Appel urgent à la solidarité internationale: contre la fermeture du Centre de Formation Paulo Freire
Le 5 septembre dernier, nous avons été surpris d’apprendre la décision judiciaire d’expulsion du Centre de Formation Paulo Freire, dans l’unité productive paysanne Normandia à Caruaru, État du Pernambuco.

Le centre possède une structure juridique appelée Association du Centre de Formation Paulo Freire, qui vise à administrer et à coordonner le centre de formation. En 1999, un auditorium a été construit et quelques logements. Aujourd’hui, le siège social a une capacité d’environ 240 personnes, tandis que l’auditorium compte en moyenne 800 personnes. En outre, l’espace comprend une cuisine, une cafétéria, un télécentre, une maison des jeunes, une académie des villes, créée en partenariat avec le gouvernement de l’État, une académie rurale, un terrain de sport et, récemment, une crèche pour enfants en partenariat avec la FUP (Fédération syndicale Unifiée des Pétroliers).
Le centre de formation n’est plus un espace d’état et est devenu un espace de formation du nord-est. Nous avons aujourd’hui des partenariats dans le domaine de l’éducation avec la ville de Caruaru pour l’organisation de deux classes d’école primaire. Nous avons également noué des partenariats avec le gouvernement de l’état pour organiser le cours «Pied enraciné».
«Pied enraciné» est le thème principal proposé par le centre de formation. Il se déroule en trois étapes, basées sur les expériences et les pratiques en agroécologie. Ce cours est conçu pour toutes les personnes vivant dans les campements et parcelles productives des paysans Sans terre de l’état de Pernambouc.
Le centre de formation Paulo Freire dessert non seulement Pernambouc, mais l’ensemble du nord-est du Brésil, proposant des cours en agroécologie et, conjointement avec différentes universités, des formations en géographie, formation vétérinaire, éducation, sécurité sanitaire et environnementale, éducation à la santé et de nombreux autres cours. Le centre est devenu, sans aucun doute, un espace précieux pour toute la région et sa fermeture serait un gâchis terrible pour tous ceux qui attachent de l’importance à l’éducation et au développement de la population sur le terrain.
Plusieurs délégations internationales de différents pays ont visité le Centre et participé à des cours de formation dispensés par le Centre.
Nous estimons que l’action proposée à l’égard du centre de formation Paulo Freire est une injustice et un affront pour tous ceux qui ont œuvré en faveur d’une vie meilleure pour les habitants du Nord-Est. Il n’y a aucune base juridique réelle qui permette cette expulsion.
Par conséquent, nous demandons respectivement que l’ordre d’expulsion soit immédiatement annulé.
La date limite pour la mise en oeuvre de cette décision judiciaire est le 19 septembre. C’est pourquoi le MST lance un appel à tous et toutes pour que vous envoyiez votre protestation, pour exiger que l’ordre d’expulsion soit stoppé immédiatement.
Les lettres doivent être envoyées avant le 19 septembre aux adresses suivantes:
au bureau régional de l’Incra (Institut national de la réforme agraire) à Recife:
> marcos.campos@rce.incra.gov.br
> evaluoria@rce.incra.gov.br
> tyronilson.santos@rce.incra.gov.br
> isaias.leite@rce.incra.gov.br
> charles.emery@rce.incra.gov.br
au Gouvernement de l’État de Pernambuco – Oficina del Gobernador Paulo Câmara:
> governo@governadoria.pe.gov.br
Juge Tiago Antunes de Aguiar del 24 ° Tribunal Federal de Caruaru
> comunica@jfpe.jus.br
avec une copie: srimst@mst.org.br

Traduction: T.D.
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Les Sans Terre organisent une grande mobilisation pour la terre et contre la répression des grands groupes économiques
À travers tout le pays, des milliers de militant-e-s du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) ont réalisé, des dernières semaines, plus de 60 occupations de grandes propriétés terriennes, de bâtiments publics, ainsi que des blocages de routes et des marches dans les capitales de São Paulo, Salvador, Belo Horizonte e Recife. Les actions font partie des Journées nationales de lutte pour la réforme agraire, qui ont débuté à la fin de ce mois d’avril.
Dans l’Etat de São Paulo, 1500 Sans Terre, après avoir réalisé une marche de trois jours, se joignaient, à leur arrivée dans la capitale, aux militant-e-s du MTST (Mouvement des Travailleurs Sans Toit) pour occuper les locaux de l’entreprise de construction Odebrecht. Odebrecht SA est le plus grand groupe industriel brésilien, le plus grand constructeur de barrages au monde et une des plus grandes entreprises de construction du pays. L’entreprise participe à la construction plusieurs stades de football prévus pour la Coupe du Monde au Brésil. Odebrecht SA investit aussi aujourd’hui dans les secteurs immobiliers et agroalimentaire. Elle a notamment racheté l’usine Alcídia, qui transforme de la canne-à-sucre en éthanol dans la région du Pontal do Paranapanema, située dans l’Etat de São Paulo et dominée par la monoculture de canne-à-sucre. Ces dernières années, l’entreprise a aussi profité des programmes de sous-traitance lancés par le gouvernement Brésilien, notamment en remportant la gestion de l’aéroport de Galeão (ville de São Paulo). En 2010, Odebrecht SA a destiné 10,8 millions de reais au financement de partis politiques, dont le Parti des Travailleurs (PT, parti de la présidente Dilma Rousseff), en pleine campagne électorale (voir l’article de Anne Vigna dans le Monde diplomatique Brésil: http://www.diplomatique.org.br/artigo.php?id=1501).
La mobilisation conjointe du MST et du MTST (un des mouvements urbains les plus combatifs au Brésil ces dernières années) se fait à partir d’une réalité sociale commune: dans les villes comme dans les campagnes, ces dernières années ont été marquées par une expulsion toujours plus grande des populations pauvres de leur habitat, sous la pression des grandes entreprises de l’agroalimentaire (dans les campagnes) et de l’immobilier (dans les villes) – qui sont parfois les mêmes, comme dans le cas d’Odebrecht SA.
Lors de son sixième Congrès national, en février de cette année, le MST avait défini le renforcement de l’unité entre travailleurs des villes et des campagnes comme une de ses priorités. Face aux mobilisations importantes, la répression a été extrêmement violente. Le 2 mai, dans l’Etat du Ceara (Nord-Est), deux Sans Terre étaient gravement blessés par balles – ils participaient de l’occupation d’une grande propriété terrienne dans la municipalité d’Ibaratema. Dans la nuit du 4 mai, dans l’Etat du Paraná (Sud du pays), l’agriculteur et militant du MST Valdair Roque était tué à coups d’arme à feu, lors d’une embuscade. Le 7 mai, deux membres du MST, Francisco Laci Gurgel Fernandes et Francisco Alcivan Nunes tombaient sous les balles de tueurs à moto, peu après une mobilisation qui avait réuni 500 membres du MST dans la région d’Apodi (Etat du Rio Grande do Norte, Nord-Est du pays), lieu d’intenses disputes entre petits agriculteurs et grandes entreprises de l’agronégoce. Il y a quelques semaines, un rapport international rappelait que le Brésil est un des pays les plus dangereux au monde pour les personnes qui luttent pour la redistribution des terres.
Source : http://amisdessansterre.wordpress.com/2014/05/09/mobilisations-pour-la-terre-et-assassinats-au-bresil/
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Lettre unitaire et réunion des organisations rurales avec la présidente Dilma Rousseff
4 juillet 2013, 11:25
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Nord-Est,
Peuples indigènes,
réforme agraire,
Santé publique,
souveraineté alimentaire,
Transformation de l'État,
violations des droits humains par l'agrobusiness

Une coordination unitaire des mouvements des travailleurs et des populations rurales rencontrera la présidente Dilma ce vendredi 6 juillet 2013, à 15h, au Palais du Planalto, à Brasilia.
Des organisations comme la Contag, le Mouvement des Sans Terre, la Via Campesina, la Fetraf, entre autres, ont publié la Lettre aux travailleur(se)s du Brésil et à la Présidente dont voici le texte intégral :
« Nous, organisations et mouvements sociaux qui habitons les zones rurales, qui travaillons pour produire l’alimentation du peuple brésilien, avons été invités à une réunion avec la présidente Dilma Rousseff. Nous avons accepté l’invitation et nous espérons que ce dialogue va ouvrir une nouvelle étape pour résoudre les problèmes subis par les travailleur(se)s ruraux depuis des décennies et qui affectent les villes.
Par cette lettre, nous voulons expliquer quelle sera notre position lors de la réunion avec la présidente. Le peuple brésilien est dans la rue, exige et réclame des solutions aux problèmes réels de la classe ouvrière, comme la réduction des coûts du transport et son amélioration, il lutte pour l’amélioration des soins de santé (SUS) et pour une éducation publique, gratuite et de qualité, pour la démocratisation des médias, et contre la répression, entre autres. Les luttes exigent des changements structurels. Les luttes sociales sont légitimes : elles seules peuvent améliorer les conditions de vie de notre peuple.
Nous participons et nous continuerons à participer aux luttes populaires qui se déroulent dans les villes et les campagnes. Nous exprimons notre soutien et notre solidarité avec les luttes et les revendications populaires des jeunes, des populations des quartiers populaires et de tou(te)s les travailleur(se)s qui vivent dans les villes.
Dans les zones rurales il y a une énorme dette sociale et les inégalités sociales augmentent. La terre est concentrée dans les mains des grands propriétaires et des entreprises étrangères. Nos ressources naturelles, stratégiques, telles que la terre, l’eau, les forêts, les minéraux, sont privatisées et sont passées sous le contrôle des grandes entreprises. Selon l’IBGE, près de 8.300 propriétaires possèdent à eux seuls 83 millions d’hectares alors que 4,3 millions d’agriculteurs familiaux ne possèdent que 70 millions d’hectares. Or ce sont ces agriculteurs familiaux qui produisent 70% de l’alimentation consommée par la population brésilienne.

Le poison utilisé par l’agro-industrie arrive à notre table et provoque de nombreux problèmes de santé. Les prix alimentaires sont gonflés par le business de la spéculation. L’agriculture brésilienne est dominée par les sociétés transnationales.
Neuf grandes entreprises privées dominent et agissent comme des cartels sur la production alimentaire, les produits toxiques, l’industrie semencière, imposent partout l’utilisation des pesticides dans l’agriculture; ils déboisent de vastes étendues de forêts et de mangroves; envahissent et persécutent les peuples autochtones, les pêcheurs et les communautés afro-descendantes ainsi que les travailleurs ruraux ; imposent le travail esclave ; criminalisent et persécutent les organisations ; augmentent les prix des aliments pour les populations des villes. C’est le modèle d’agriculture baptisé agro-business qui ne paie pas d’impôt à l’exportation, reçoit de grandes quantités d’argent public et se voit privilégié dans les politiques de l’État et des gouvernements.
Nous voulons le changement !
La rue demande des changements pour améliorer la vie des travailleurs dans les zones rurales comme dans les zones urbaines. Dans l’agriculture, nous voulons des changements profonds. Il est temps que les gouvernements surmontent leurs positions conservatrices et progressent au rythme que les luttes populaires exigent.

La dirigeante Janaina Stronzake, lors d’une action militante du Mouvement des Sans Terre.
Voici ce que nous demandons au gouvernement de Dilma Roussef :
1. Récupérer la souveraineté nationale sur les terres brésiliennes. Nous proposons que le gouvernement annule les achats déjà conclus et exproprie toutes les terres contrôlées par des sociétés étrangères.
2. Accélérer la réforme agraire pour installer et légaliser immédiatement des milliers de familles de producteurs qui vivent encore dans des campements au bord des routes.
3. Politique publique de soutien, d’encouragement et de crédit pour la production d’une alimentation bon marché, saine, sans poisons, et renforcement de la paysannerie. Adoption de programmes structurels pour les jeunes et pour les femmes rurales.
4. Garantir les droits des populations rurales, avec la reconnaissance et la délimitation immédiate des terres indigènes, afro-descendantes et les droits des personnes affectées par les barrages, des territoires de la pêche et autres.
5. L’interdiction immédiate des pesticides déjà interdits dans d’autres pays, l’interdiction de la pulvérisation aérienne, et une politique visant à réduire l’utilisation des pesticides dans le domaine. Révision en profondeur de la politique de libération des OGM et contrôle social.
6. Que le gouvernement assume une politique de contrôle de la déforestation à travers le pays et soutienne la récupération des zones abîmées et le reboisement pour l’ agriculture paysanne et familiale.
7. L’annulation de la privatisation des ressources naturelles comme l’eau, l’énergie, les minéraux, les forêts, les rivières et les mers. Nous proposons de supprimer d’urgence au congrès national, le projet de code minier, et que le gouvernement / congrès ouvrent un vaste débat national avec les travailleurs brésiliens, afin de produire un nouveau code en fonction des intérêts du peuple brésilien.
8. Mise en œuvre immédiate de programmes visant à éradiquer l’analphabétisme et à garantir des écoles pour toutes les communautés rurales.
9. Suspension de toutes les concessions privatisant des terres irriguées dans le nord du Brésil pour leur attribution immédiate à l’Institut National de Colonisation et de Réforme Agraire qui doit les remettre aux unités agricoles familiales et paysannes ; Adoption de politiques structurelles de démocratisation de l’eau pour aider les familles à faire face à la sécheresse.
10. Suppression de la loi Kandir qui exonère de l’impôt les principaux exportateurs de matières premières agricoles, énergétiques et minérales.
Nous soutenons également toutes les revendications populaires et la réforme politique nécessaire de notre pays, avec la convocation immédiate d’un référendum.
Enfin, à travers cette lettre, nous vous demandons votre soutien, travailleurs, hommes et femmes, habitant dans les villes.
Continuons ensemble à nous mobiliser et à nous battre.
Comptez sur nous !
Brésil, le 4 Juillet 2013.
CONTAG, Confédération Nationale des Travailleurs de l’Agriculture
Fédération Nationale des Agriculteurs Familiaux – FETRAF.
Coordination des Peuples Indigènes du Brésil – APIB
Via Campesina – Brésil
Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre – MST.
Mouvement des Victimes des Barrages – MAB
Mouvement des Femmes Rurales – MMC
Mouvement des Pêcheurs et Pêcheuses du Brésil – MPP
Coordination Nationale des Communautés Afro-descendantes – CONAQ
Association des Salariés Ruraux de Minas Gerais – ADERE
Mouvement Populaire des Paysans – MCP
Mouvement national pour la souveraineté populaire sur l’exploitation minière – MAM
Conseil Indigéniste missionnaire, CIMI
Pastorale de la Jeunesse Rurale, PJR
Association Brésilienne de Réforme Agraire -ABRA
Association brésilienne des Étudiants Ingéniérie Forestière – ABEEF
Fédération brésilienne des étudiants en agronomie – FEAB
Rencontre nationale des étudiants de biologie – ENEBIO
Coordination Nationale de l’Agro-écologie -ANA
Coordination des entités de la région semi-aride (Nord-Est) – ASA
Plus d’informations auprès des journalistes:
Iris Pacheco – 61 83384640 iris@mst.org.br
Mayra Lima – 61-96846534 mayra.lima @ gmail.com




Source : http://www.mst.org.br/Em-reuni%C3%A3o-com-Dilma-movimentos-do-campo-exigir%C3%A3o-garantia-de-direitos
Traduction : Thierry Deronne
Pour soutenir concrètement le Mouvement des Travailleurs Sans Terre, on peut écrire à Lucas Tinti, prointer@mst.org.br
URL de cet article : https://mouvementsansterre.wordpress.com/2013/07/04/lettre-unitaire-et-reunion-des-organisations-rurales-avec-la-presidente-dilma-rousseff/
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Les Sans Terre conquièrent des tracteurs pour le zones de réforme agraire dans l’État de Paraíba

De la page du MST
Ce 21 septembre les Travailleurs Ruraux Sans terre des unités productives de l’État de Paraíba se sont rassemblés à João Pessoa, capitale de l’État, pour recevoir 15 tracteurs destinés aux zones productives, fruit de la négociation avec le gouvernement régional pendant les journées de lutte d’avril 2012.
Pendant la remise des tracteurs, João Pedro Stedile, de la Coordination nationale du MST, a parlé de la nécessité de créer une entreprise brésilienne de production de petits tracteurs pour l’agriculture familiale. “Tous ces tracteurs sont importés et ne font que renforcer des multinationales exploiteuses. Il faut créer une “Embrapa” de petits tracteurs qui renforce la production brésilienne et soit adaptée à notre agriculture familiale” a critiqué Stedile.
Les Sans Terre ont aussi exigé du Gouvernement de l’État la signature de l’accord avec la Banque Nationale de Développement Économique et Social (BNDES) pour l’installation d’agro-industries dans les unités productives. “Cette agro-industrialisation ajoutera une valeur aux produits et augmentera les revenus des agriculteurs et agricultrices” explique le coordinateur.
“Nous ne naissons pas pour mourir au travail. Tous les agriculteurs et agricultrices pouvons allier le travail à l’usage de la technologie” a déclaré pour sa part Elenice da Silva, membre d’une unité de production.
Les 15 tracteurs destinés aux zones productives resteront sous la responsabilité des coopératives et desw associations des unités productives du MST.
Parallèlement à cette activité était organisée une foire agro-écologique pour commercialiser des produits de la réforme agraire provenant des unités productives de tout l’État de Paraíba. On a vendu des produits in natura, de l’artisanat et des produits agro-industriels.

Connaissance scientifique
Pendant le discours offert durant la remise des tracteurs, Stedile a déclaré que tous les changements sociaux seront rendus possibles à travers la réalisation de trois facteurs : “L’organisation populaire et la lutte du peuple sont le premier facteur. Le deuxième, ce sont des gouvernements populaires qui agissent en accord avec la volonté et les énergies populaires. Et enfin, la connaissance, car celui qui ne connaît pas, finira toujours par suivre la pensée de quelqu’un« , a-t-il affirmé.
Dans ce sens il a expliqué la nécessité pour les agriculteurs de s’approprier la connaissance scientifique. “Les agriculteurs ont besoin de s’approprier ce savoir scientifique, tout l’effort que nous pourrons appliquer aux machines est bienvenu. Logiquement cette connaissance doit s’allier aux savoirs millénaires de l’agriculture familiale, comme c’est le cas de l’agroécologie”.
Micro-usine
Les travailleurs ruraux ont aussi pu visiter l’expérience développée par le professeur Carlos Cabral, de l’Université Fédérale de Paraíba (UFPB). Il s’agit d’une micro-usine d’huile végétale du coton.
“Ce sont des initiatives comme celles-ci qui doivent être multipliées et stimulées par les gouvernements car cette micro-usine peut servir à récupérer la culture du coton dans le Nord-Est que les multinationales ont délocalisée danss l’État du Mato Grosso. Cela aurait un impact sur l’utilisation de carburant, y compris pour ces tracteurs, stimulerait la production de vêtements à travers la culture du coton et pourrait substituer l’usage de l’huile de soja par celle de coton, qui est beaucoup plus saine” selon Stedile qui a conclu que “un tel investissement n’est rien pour un gouvernement mais peut représenter une avancée pour l’agriculture familiale« .
Source : http://www.mst.org.br/content/sem-terra-conquistam-tratatores-para-areas-da-reforma-agraria-na-pb
Url de cet article : https://mouvementsansterre.wordpress.com/2012/09/25/les-sans-terre-conquierent-des-tracteurs-pour-le-zones-de-reforme-agraire-dans-letat-de-paraiba/
Traduction du portugais : Thierry Deronne
Pour soutenir concrètement le MST, on peut écrire à Lucas Tinti, prointer@mst.org.br
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Le Mouvement des Sans Terre dénonce l’impact de la sécheresse dans le Nordeste

29 mai 2012
Par José Coutinho Júnior
Da Página do MST
Le Nordeste brésilien vit cette année l’une des plus grandes sécheresses dans la région depuis ces 30 dernières années. Selon le Ministère de l’Intégration Nationale, 769 municipalités nordestines sont officiellement en état d’urgence. Le nombre de personnes touchées est estimé à 12 millions et le préjudice que la sécheresse occasionne à la région dépasse les 12 milliards de Réais (monnaie officielle du Brésil, 1 Rs = 0,4 dollars) rien que pour 2012.
Compte-tenu de cela, ce lundi 28 juin, le MST a initié dans la région une journée de lutte dans tous les états afin de dénoncer les effets de la sécheresse. Durant la semaine entière, le Mouvement a réalisé des actions et des occupations de mairies pour réclamer des solutions du gouvernement et exiger que l’on pense aux mesures d’urgence, comme la distribution de paniers alimentaires aux assentamentos[1] et un crédit bancaire accessible, en plus des modèles structurels, comme un plus grand investissement dans l’infrastructure pour résoudre le problème des sécheresses.
Le premier jour de mobilisation, deux actions ont déjà été réalisées au Pernambuco, en plus de l’occupation de la Société de Développement des Vallées de São Francisco et du Parnaíba (CODEVASF). De même des actions sont-elles planifiées dans le Sergipe et à Bahia.
Dans le Ceará, environ 500 travailleurs et travailleuses Sans Terre ont occupé lundi l’hôtel de ville du Sénateur Pompeu, dans le Sertão Central, quand ils ont été reçus par des tirs de la Police Militaire.
Selon Jaime Amorim, le leader du MST de Pernambuco, l’idée est que d’autres mouvements, comme la Route Rurale, la Confédération nationale des Travailleurs de l’Agriculture (CONTAG) et les communautés des municipalités s’unissent durant une journée, afin de créer un large front de batailles.
Les impacts de la sécheresse, qui n’en est qu’au début, sont très graves : rivières et écluses/barrages sont à sec, la population n’a ni eau, ni nourriture, les récoltes de cette année sont perdues et de nombreux éleveurs de bétail vendent leurs troupeaux et migrent en ville.
Pour Jaime, l’absence de planification du gouvernement en rapport à la sécheresse est la grande responsable des graves conséquences qu’elle provoque dans la région. « Le gouvernement n’a pas de politique ni de planification pour affronter la sécheresse. Il va essayer de résoudre le problème d’une façon palliative, avec la Bolsa Estiagem (Bourse Sécheresse), qui donne 80 Réais par personne pour survivre un mois. Les données climatiques arrivent à prévoir une sécheresse comme celle-là des années avant qu’elle ne survienne, mais comme le gouvernement n’anticipe pas, en investissant dans des projets de captage et de stockage de l’eau, il finit par se confronter à une situation d’urgence telle que nous la voyons aujourd’hui. »
Selon Jaime, les assentados de la Réforme Agraire souffrent également du manque d’eau. Sans aucun investissement de la part du Ministère de l’Intégration ou de la Banque nationale de Développement Économique et Social (BNDES), ceux-ci n’ont pas les moyens d’acquérir les rations pour les troupeaux, et n’ont même pas d’eau ou de nourriture pour eux-mêmes. Les banques de la région ont commencé à offrir des crédits aux petits producteurs, mais il n’existe aucune forme de subvention pour ce crédit, ce qui endette les fermiers.
Pour le leader, il faut penser à résoudre la situation urgente dans laquelle la population se trouve, mais il est nécessaire de profiter du moment et adopter une planification structurelle pour éviter les sécheresses. « Le gouvernement devrait en ce moment rendre disponibles les camions citernes, distribuer les rations animales pour que les producteurs puissent maintenir leur bétail, une indemnité digne pour la population et subventionner le crédit pour les producteurs. »
Du point de vue structurel, principalement dans les assentamentos, le gouvernement devrait créer un prêt de développement dans les zones qui ont un potentiel d’irrigation, en investissant dans l’infrastructure, dans le processus de restructuration et de production. »
São Francisco
Le travail de transposition du fleuve São Francisco, l’un des plus grands du Programme d’Accélération à la Croissance (PAC), tenu pour le gouvernement comme la solution à la sécheresse dans la région, est encore loin d’être terminé, et son efficacité est douteuse. Les données du Ministère de l’Intégration estiment que le coût de l’œuvre est déjà de R$8,3 milliards.
Selon l’ingénieur agronome et chercheur de la Fondation Joaquim Nabuco, João Suassuna, dans une interview au journaliste Leonardo Sakamoto, « le projet est inutile si l’on prend en compte les volumes d’eau existants dans les principaux barrages du Nordeste. Vu la façon dont le projet a été conçu et présenté à la société, avec la mesure des canaux pharaoniques, l’intention des autorités est claire : le bénéfice sera pour le grand capital, principalement pour les irrigantes, les éleveurs de crevette, les industriels et les entrepreneurs. »
Il argumente, mettant en contrepoint que dans le « milieu rural, principalement en ce qui concerne l’approvisionnement des populations éparpillées- celles qui sont les plus nécessiteuses en terme d’accès à l’eau, on pourrait se prévaloir des technologies qui sont diffusées par l’ASA (Articulação do Semiárido), à travers l’utilisation de réservoirs ruraux, de barrages souterrains, de glaisière, de tranchées, du programme « deux eaux et une terre », des tunnels. »
Jaime Amorim acquiesce : « le travail est arrêté et ne sera peut-être jamais terminé. L’argent du chantier serait suffisant pour structurer les communautés du Nordeste et les prévenir de la sécheresse. Qui plus est, l’eau pour l’eau ne résout rien. Beaucoup de communautés vivent près du São Francisco ou de barrages qui n’ont pas séché, et les gens souffrent toujours du manque d’eau, car il n’y a aucune structure de captage de cette eau. »
Tant que le problème de la sécheresse sera traité sous la forme d’urgence, la misère et l’inégalité dans la région ne feront qu’augmenter. « Les petits producteurs qui sont dans le besoin, commencent à vendre tout ce qu’ils possèdent, depuis leur animaux jusqu’à leur terre. Il y en a certains qui profitent de ce moment pour concentrer encore plus la terre», conclut-il.
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