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En route vers un Congrès historique !

Sergippe

L e MST a été fondé en 1984. Trente ans plus tard, l’organisation prépare son sixième Congrès national, qui aura lieu du 10 au 14 février 2014 à Brasilia. Questions à José («Zê») Borges Sobrinho, agriculteur et dirigeant du MST à Sergipe.

Comment es-tu entré dans le MST?

J’ai milité dans un syndicat de travailleurs ruraux, puis dans le Mouvement des Chrétiens en milieu rural, avant d’entrer dans le MST. Je me suis identifié avec le MST en raison de mes origines: je suis fil d’une famille de paysans pauvres, sans terre. Mais aussi parce que le MST est un mouvement qui prône la lutte pour les droits des travailleurs plutôt que l’assistencialisme.

Quel est le rôle d’un Congrès du MST?

Le Congrès national est la plus importante instance du mouvement: elle réunit l’ensemble des militant-e-s du pays pour définr les lignes stratégiques de notre lutte. Notre dernier Congrès, en 2007, a rassemblé 15 000 Sans Terre.

Il aura lieu dans un contexte difficile…

En 30 ans de lutte, le MST a permis à 400 000 familles de vivre dignement en travaillant la terre. C’est une grande avancée. Le modèle d’agriculture que nous défendons crée 70% des emplois

dans le secteur agricole, et produit la majeure partie de la nourriture consommée dans le pays. La réforme agraire représente une vraie alternative de développement pour des millions de familles à la campagne.

Aujourd’hui, les grands propriétaires et les multinationales de l’agro-business concentrent toujours plus de terres. Cela nous a affaibli. En termes de distribution des terres, 2013 sera une des pires années depuis la fin de la dictature militaire (1984). Les difficultés ne se limitent pas au MST: nous traversons une période de descente des luttes sociales depuis l’entrée au gouvernement du Parti des Travailleurs (PT) en 2003.

Comment expliquer ce paradoxe?

La base du MST a voté pour les candidats du PT à la présidence, Lula puis Dilma Rousseff. Nous estimons qu’il s’agit d’un moindre mal face à la droite, très répressive. Mais, en 10 ans de gouvernement, le PT a oublié la réforme agraire et favorisé l’agro-business. Pour remédier à la situation, nous devons renforcer notre lutte. Aucun politicien ne va résoudre notre problème.

Quelle est la situation à Sergipe?

Ce contexte touche tout le pays. À Sergipe, nous avons eu une avancée importante dans la région semi-aride du Sertão. Un accord avec le gouvernemnent de l’Etat (Marcelo Déda, PT) a permis l’acquisition et la redistribution de grandes propriétés improductives pour 1200 familles Sans Terre. Dans les autres régions de l’Etat, il est toujours plus difficile pour les petits de gagner un bout de terre.

Comment améliorer cette situation?

Nous devons renforcer notre capacité de lutte, qui a perdu du punch ces dernières années face au gouvernement. Ce sont le nombre et l’organisation qui font notre force. Sans la pression populaire, c’est le pouvoir politique et financier des entreprises et des grands propriétaires qui impose ses priorités au gouvernement. Nous devons préparer et former notre direction, nos militant-e-s, notre base à un nouveau cycle de luttes.


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