Filed under: Agro-écologie, Défense de l'environnement, Droit de la Terre, souveraineté alimentaire, unité latino-américaine
Après deux ans d’un débat marqué par la forte participation des mouvements sociaux (dont l’équipe des Sans Terre au Venezuela), le parlement vénézuélien, qui dispose jusqu’au 5 janvier 2016 d’une majorité chaviste, a approuvé le projet de la Loi des Semences (nous avons rendu compte sur ce blog de la longue marche de cette loi d’initiative populaire, NdT) (1)
Les organisations qui ont défendu cette loi la définissent comme « fruit d’un consensus anti-OGM et anti-brevet ». Depuis plusieurs jours les citoyen(ne)s avaient manifesté leur appui sur les réseaux sociaux ou depuis les balcons de l’hémicycle aux député(e)s qui discutaient et votaient les articles de ce texte.
Son élaboration a commencé en octobre 2013 sous l’impulsion de mouvements paysans, d’organisations écologistes, de mouvements politiques et sociaux qui appuient le processus révolutionnaire. L’objectif du texte est de promouvoir la production d’aliments sur la base d’une conception agro-écologique, d’interdire les OGM, et de retirer aux grands groupes privés un négoce potentiel qui brasse des milliards de dollars dans le monde entier.
L’approbation de la loi repose sur les articles 127 et 305 de la Constitution Bolivarienne. L’article 127 stipule que “l’État protègera l’environnement, la diversité biologique, les ressources génétiques, les écosystèmes, les parcs nationaux et le patrimoine naturel, ainsi que toute zone qui revêt un intérêt écologique particulier. Le génome des êtres vivants ne peut faire l’objet de brevet commercial et la loi sur la bioéthique régulera cette matière. C’est l’obligation fondamentale de l’État de garantir que la population puisse vivre dans un milieu libre de pollution, où l’air, l’eau, les sols, les côtes, le climat, la couche d’ozone, les espèces vivantes seront protégées spécialement, conformément à la loi”.
Pour sa part l’article 305 prévoit : “l’État encouragera l’agriculture soutenable comme base stratégique du développement rural intégral afin de garantir la sécurité alimentaire de la population, comprise comme la disponibilité suffisante et stable d’aliments dans le cadre national et l’accès opportun et permanente à ceux-ci par les consommateurs”.
En fait la loi applique le mandat constitutionnel sur des thèmes sensibles comme l’interdiction de breveter le vivant. Son objet est de « préserver, protéger, garantir la production, la multiplication, la conservation, la libre circulation et l’usage des semences autochtones; ainsi que la promotion, la recherche, l’innovation, la distribution et l’échange de celles-ci, à partir d’une vision agro-écologique socialiste, en privilégiant la production nationale de semences”.
Réactions de l’entreprise privée
Cette politique va en sens inverse de celles impulsées depuis une dizaine d’années, y compris dans des pays considérés comme progressistes – le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, par rapport à des pays néo-libéraux comme le Mexique, la Colombie, le Pérou, le Chili. Alors que tout le continent reste dominé par le modèle des transnationales qui contrôlent le marché des semences dans le monde: Monsanto, Syngenta, DuPont, Dow, Bayer, BASF-, au Venezuela la Révolution Bolivarienne a choisi la voie d’un modèle écosocialiste, tracé dans la plate-forme électoral de Chavez puis de Maduro : le Plan de la Patrie 2013 – 2019. (2)
La nouvelle norme a fait l’objet des critiques de l’opposition de droite, qui a refusé de voter en sa faveur. Après la séance, le député Ivan Colmenares, de l’État de Portuguesa, a déclaré que “cette loi de semences n’est pas viable vu sa nature trop idéologique, son caractère anti-OGM et son caractère anticonstitutionnel”. Colmenares la considère comme “discriminatoire envers le secteur privé et envers la population qui n’est pas alignée sur le processus de changement. Elle est également très contradictoire puisqu’elle défend les semences originaires des ethnies et des paysans sans propositions tangibles pour leur production ”.
Cette position exprime directement la position de la principale Chambre de l’agro-business, Fedeagro, dont le président Antonio Pestana, dès le lendemain des élections législatives du 6 décembre qui ont vu la nette victoire de la droite, demandait que «soit donné en priorité un coup d’arrêt à la Loi des Semences ”.
Pour le représentant patronal, cette loi serait approuvée par des personnes qui « de manière irrationnelle, font passer leur idéologie avant tout autre chose ”. Il a rapidement révélé la sienne : “Il y a un autre thème qui est celui de la Commission Nationale de Biosécurité. Nous devons permettre à nos chercheurs de parler d’OGMs; si ceux-ci sont mauvais pour la santé des vénézuéliens alors il faut empêcher leur entrée dans le pays, mais s’ils disent qu’ils ne nuisent ni à l’environnement ni aux consommateurs, nous devons permettre que les agriculteurs vénézuéliens puissent opter pour cette technologie qui a donné de bons résultats dans d’autres pays ”.
En outre Fedeagro a exigé que soit éliminée la Loi des Terres de 2001 – une des “causes” qui poussèrent le patronat vénézuélien à organiser le coup d’État contre le président Chavez en avril 2002 – et que les terres soient rendues aux grands propriétaires.
Pour les mouvements sociaux il s’agit d’un pas important dans un travail collectif d’organisation qui a pris des années. Il se concrétise dans une bataille plus générale entre deux projets parvenus au plus haut degré d’antagonisme. Si la droite tente d’éliminer la Loi des Terres et la Loi des Semences elle aura face à elle, c’est prévisible, une population décidée à les défendre.
Fernando Vicente Prieto – @FVicentePrieto
Notes:
(1) Lire notamment « Au Venezuela, le peuple légifère contre Monsanto », https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/12/20/comment-faire-une-loi-au-venezuela/ et « Le Venezuela lutte contre les transnationales en produisant ses semences autochtones”, http://wp.me/p2ahp2-1vp
(2) Lire « Ce que va faire la révolution bolivarienne de 2013 à 2019 » https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/04/15/ce-que-va-faire-la-revolution-bolivarienne-de-2013-a-2019/
Source : http://notas.org.ar/2015/12/24/asamblea-nacional-venezuela-aprueba-ley-semillas/
Traduction : Thierry Deronne
URL de cet article : http://wp.me/p2ahp2-29x
Filed under: Droit de la Terre, Occupation de grandes propriétés et mise en production, violations des droits humains par l'agrobusiness
L´attaque ayant lieu en 2007 a eu comme conséquence l´assassinat du travailleur rural Keno, et d´autres paysans blessés. La condamnation de Syngenta est bien accueillie par les mouvements sociaux puisqu´il est toujours très difficile de responsabiliser les entreprises des violacions des droits humains commises par elles mêmes.
L´entreprise suisse productrice des OGM et des agro toxiques, Syngenta, a été responsabilisée par la justice de l´assassinat du travailleur rural Valmir Mota de Oliveira (plus connu comme Keno) et pour la tentative d´assassinat d´ Isabel de Nascimento de Souza. Les deux étaient membres de La Vía Campesina et ils ont été les victimes de l´attaque des gardes privées armées, en 2007.
La résolution, présentée par le juge de droit Pedro Ivo Moreira, de la Cour Civile de Première Instance de la région de Cascavel (Etat de Paraná, Brésil), a été publiée dans le Journal Officiel de l´État mercredi dernier, le 17 novembre. La sentence détermine que l´entreprise doit payer les indemnités aux familiers de Keno et à la victime Isabel pour les préjudices moraux et matériaux qu´elle a provoqués. L´ action a été jugée en 2010, à manière de tentative d´obtenir des réponses de l´ État quant à la responsabilité de la corporation Syngenta concernant l´attaque mise en pratique par la milice armée privée.
Cette résolution est bien appréciée par los mouvements sociaux et les organisations des droits humains, puisque la responsabilité des entreprises qui commettent des violacions aux droits humains est un défi d´ordre global. “Actuellement, les entreprises transnationales ont une grande liberté de participation transnationale, mais il n´y a pas de normes ni de mécanismes nationaux ni internationaux suffisants pour les obliger à respecter les droits humains ou pour les responsabiliser en cas de violacions.. La condamnation de Syngenta, dans ce cas, est une exception à la règle, explique l´avocat populaire de Terre de Droits, Fernando Prioste, qui a suivi le cas.
Sur la décision
Le juge a reconnu que ce qui a eu lieu dans la station expérimentale de l´entreprise Syngenta a été un vrai massacre. Dans sa décision, il affirme que ´´dire que ce qui s´est passé a été une confrontation, c´est fermer les yeux devant la réalité, puisque […] il n´y a pas de doute qu´ en fait, il s´agit d´un massacre avec un visage de remise des possessions ´´. Ainsi, on voit que la version de Syngenta a été refusée para le Pouvoir Judiciaire. L´entreprise se défend en disant que l´attaque de 2007 serait-il le résultat d´une confrontation entre des gardes privés et des membres de la Via Campesina.
Lors de sa défense, Syngenta a reconnu l´illégalité de l´action contre La Via Campesina et le MST. L´entreprise a affirmé que ´´plus que la protection de n´importe quelle exploitation agricole, c´est clair que la garde privée avait comme objectif de défendre une position idéologique contre le MST [Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre] afin de propager l´idée que toute action a toujours une réaction´´. Ainsi, la transnationale essayait d´évader ses responsabilités, en soutenant que l´attaque n´avait pas été fait par l´entreprise, mais par une milice ayant à sa tête les propriétaires des exploitations agricoles.
Toutefois, dans sa décision, le juge a reconnu que ´´la mauvaise élection dans le service externalisé de provision de sécurité, et aussi le financement indirect des activités illicites, tout cela devient un fait à une grande responsabilité civile´´.
En outre, le juge a fortement désapprouvé l´attaque en affirmant que même si l´invasion à la propriété a été illégitime, cela n´admet pas le fait d´agir de sa propre main, et d´imposer la peine de mort aux occupants. Bien au contraire, il faut chercher les moyens légaux de solution au conflit, puisque la loi considère délictueux l´exercice arbitraire à partir des raisons personnelles´´. C´est ainsi que la décision judiciaire qui a condamné Syngenta confirme le fond idéologique de l´action des gardes, mais aussi responsabilise l´entreprise de cette action.
La décision judiciaire n´est pas encore définitive. Syngenta, à travers son défenseur, Renne Ariel Dotti, pourra faire recours au Tribunal de Justice de l´État de Paraná. Selon l´avocat populaire de Terre de Droits, Fernando Prioste, on attend que le Tribunal mentionné maintienne la décision dont l´objectif est celui de trouver la vérité concernant les faits ayant eu lieu en octobre 2007. “Les preuves contre l´entreprise sont-elles indubitables “, a-t-il dit. “Un éventuel acquittement de Syngenta signifierait la complicité du système de justice concernant les massacres, tel le prouve ce cas. ”
Des manifestants protestent pour la mort de Keno devant le siège de l´entreprise, en Suisse, en 2008
Exception à la règle
Consultée sur la décision, Isabel Nascimento dos Santos s´est déclarée heureuse, bien ailleurs la réparation économique. Gravement blessée pendant l´attaque conçu et pratiqué par Syngenta en 2007, l´agricultrice a remarqué la reconnaissance de la part de la Justice, et la responsabilité de l´entreprise dans cette affaire.
“Il s´agit maintenant de lever la tête, d´essayer d´oublier un peu la souffrance que nous avons vécue´´. La lutte a-t-elle pris fin? “Jamais! On va tout droit en avant, on va donner suite au travail de Keno”.
Le représentant du MST de la région de Cascavel, Eduardo Rodrigues, remarque l´importance de la décision. Selon Rodrigues, c´est très fréquent de vérifier de l´impunité des grandes entreprises qui violent les droits, et au même temps, c´est fréquent de constater que des membres du mouvement paysan sont-ils criminalisés pour leur lutte opposée au modèle de l´agro affaire. “L´ attaque n´a pas eu lieu sans la connaissance de la multinationale”, a dénoncé l´agriculteur. “Ils n´ont pas donné que leur soutien institutionnel, ils ont même donné leur soutien financier et de la logistique”.
Rodrigues a avoué qu´il voudrait bien que cette décision soit appliquée à d´autres cas de responsabilité des entreprises pour les attaques qu´elles perpètrent. “J´espère que cette décision rendra plus forte notre lutte, en faisant visible nos copains”.
Il y a beaucoup d´obstacles à surmonter afin de parvenir à que les entreprises respectent les droits humains et qu´elles deviennent responsables des violations qu´elles commettent. Cette réalité a provoqué la discussion de l´Organisation des Nations Unies (ONU) sur l´établissement d´un traité international qui puisse créer des mécanismes de prévention, de réparation et de responsabilité en ce qui le sujet des entreprises et des droits humains.
Le groupe de travail de l´ONU, qui mène à bien des activités pour l´établissement de ce traité, visitera le Brésil en décembre prochain. On espère que les représentants de l´ ONU puissent utiliser la condamnation de Syngenta comme une référence au moment des évaluations des grandes entreprises qui commettent des violacions contre les droits humains moyennant des entreprises externalisées.
Sur ce dossier
Le 21 octobre 2007, près de 40 tueurs de l´entreprise “NF Sécurité”, ont attaqué le campement de La Vía Campesina, situé au campus d´expérimentation des OGM de la transnationale Syngenta, à Santa Tereza de l´ Ouest (État de Paraná). Le lieu avait été récupéré par environ 150 membres de La Vía Campesina, et du Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST), ce même matin-là.
Les occupants dénonçaient les réalisations des essais illégaux avec du maïs transgénique dans la zone au Parc National d´Iguazú. Les membres de La Vía Campesina ont voulu même dénoncer les entreprises biotechnologie agissant d´une telle manière à imposer un modèle d´agriculture provoquant des dommages climatiques et de l´environnement moyennant l´utilisation des OGM et des agro toxiques. Et de cette façon, essayer de pouvoir rendre invisible la production des aliments sains pour les paysans, les communautés originaires et traditionnelles.
Des miliciens de l´entreprise “NF Sécurité” fortement armés ont envahi le lieu en tirant de coups de revolver sur les personnes présentes dans cet espace. Selon les informations de La Vía Campesina, l´action avait été promue par Syngenta, qui utilisait des services de “NF Sécurité”, et aussi avec la participation de la Société Rurale de la Région Ouest (SRO), et le Mouvement des Producteurs Ruraux (MPR), lié à l´agro affaire. Des indices signalent que l´entreprise de sécurité ne serait- elle qu´une façade. Et qu´elle aurait embauché des gardes d´une manière illégale pour les opérations d´attaque. Outre Keno, les tireurs ont ciblé Isabel et ils ont aussi blessé trois agriculteurs.
Possédant le19 % du marché des agro chimiques, et la troisième entreprise ayant le plus grand gain dans la commercialisation des semences du monde, très proche de Monsanto et de Dupont, Syngenta, avec d´autres transnationales, rend encore plus grave la scène de violence dans le campus moyennant l´imposition d´un modèle d´agriculture basé sur la monoculture, sur la super exploitation du travailleur, sur la dégradation de l´environnement, sur l´utilisation des agro toxiques et sur l´appropriation des ressources naturelles et génétiques.
Dans le lieu où il y a eu l´attaque, aujourd´hui se dresse le Centre de Recherche en Agroecologie Valmir Mota de Oliveira, “Keno”.
>> Sur le sujet de la responsabilité des entreprises pour les violations des droits humains, Terre de Droits a conçu une guide afin de fournir une évaluation sur les possibilités de plaider contre les entreprises dans le domaine international.

Mouvements sociaux latino-américains soutenant la révolution bolivarienne, Caracas, 27 novembre 2015

(De droite à gauche:) l’écrivain Fernando Morais, la Coordinatrice du Secrétariat des Mouvements Sociaux de l’ALBA Paola Estrada et Joao Pedro Stedile, Coordinateur national du Mouvement des Sans Terre (Brésil) / Via Campesina, présentent le manifeste et ses signataires en conférence de presse à Sao Paulo, le 3 décembre 2015.
Ces quinze dernières années, le Venezuela a effectué près d’une vingtaine de scrutins, élections ou référendums. Aucun d’entre eux n’a été contesté. Au contraire, ils ont permis l’élection d’opposants notoires au processus bolivarien ou le rejet d’amendements constitutionnels. Le gouvernement n’a jamais contesté les résultats, même quand ils lui étaient défavorables. “Excès de démocratie” pour l’ex-président brésilien Lula da Silva.
Le Venezuela a un système électoral efficace, sûr et reconnu internationalement. Il comprend des machines de vote électroniques, l’identification du votant par encrage indélébile du doigt et l’impression sur papier des preuves de vote – ce qui permet la surveillance et l’imputation des résultats à posteriori, dans toutes les zones électorales du pays. Selon Jimmy Carter dont la fondation a mené 92 observations électorales dans le monde, le Venezuela possède le meilleur système électoral du monde.
Pour les législatives du 6 décembre 2015, le Centre National Electoral (www.cne.gob.ve) a invité les observateurs de l’UNASUR, organisation qui regroupe les douze pays d’Amérique du Sud et qui est déjà sur place, leConseil des Experts électoraux de l’Amérique Latine, et entre autres observateurs internationaux, l’ex-Président du Panama Martin Torrijos, l’ex-candidat présidentiel de Colombie Horacio Zerpa ou l’ex-premier ministre espagnol Rodriguez Zapatero.
Comme tout autre pays, le Venezuela affronte des difficultés qu’il tente de résoudre en protégeant les intérêts de sa population. Le peuple vénézuélien, les médias et toutes les formes d’organisation sociale participent activement à la vie politique avec une ample liberté. Les télés privées (80 % d’audience), la presse écrite et les radios qui critiquent à des degrés divers les politiques du gouvernement bolivarien, dominent la scène politique.
C’est pourquoi nous, intellectuels et mouvements populaires des Amériques, manifestons publiquement :
– Notre soutien au processus de consultation démocratique en cours dans le pays.
– Notre appui à la révolution bolivarienne qui cherche à améliorer les conditions de vie du peuple.
– Notre rejet de toute tentative d’ingérence de la part de pouvoirs politiques et économiques externes pour influencer le processus électoral.
– Notre rejet d’actes de violence visant à empêcher ou à perturber le déroulement des élections.
Le peuple vénézuélien sait bien qui sont ses ennemis et qui sont ses alliés.
Nous sommes ses alliés.
Depuis les Amériques, 30 novembre 2015.
Signataires au 3 décembre:
- Leonardo Koury Martins, Escritor, BRASIL
- Abdiel Bethancourt, Coordinador Nacional de FRENADESO, PANAMÁ
- Adriano Esteves, militante do MTC (Movimento dos trabalhadores do campo), Alagoas, BRASIL
- Alain Harrison, citoyen, Québec, CANADA
- Alba Estela Maldonado, exdiputada, GUATEMALA
- Alberto Arroyo Picard, activista e investigador en la UAM, MÉXICO
- Alcides García, periodista y educador popular, CUBA
- Aleida Guevarra, medica , internacionalista, CUBA
- Alejandra Guzzo (Cine Insurgente DOCA), ARGENTINA
- Alejandro Andreassi Cieri;Profesor ,Universitat Autònoma de Barcelona, CATALUNYA
- Alfonso Ossandón Antiquera, Comunicador, artista dj, Presentador de tv, VENEZUELA
- Alípio Freire, jornalista, escritor, artista plástico e cineaste, BRASIL
- Ana Alice Teixeira Pereira – médica, diretora do CEPPES, Rio de Janeiro, BRASIL
- Ana Cauwel, militante internacionalista, FRANCIA
- Ana Cofiño, de GUATEMALA
- Ana Silvia Monzón, Socióloga, GUATEMALA
- Ana María Chacón, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- André Bouthillier, activista, Québec, CANADA
- André Pereira R. Tokarski – Secretário de Movimentos Sociais e de Juventude do PCdoB, BRASIL
- Andrés Gil, Movimiento Político y Social marcha Patriótica, COLOMBIA
- Ângela Portela, senadora pelo PT – RR, BRASIL
- Anita Prestes, escritora e professora universitária, Rio de janeiro, BRASIL
- Anivaldo Padilha, lider ecumênico e militante dos Direitos Humanos, BRASIL
- Antonio Lisboa – Secretaria de Relações Internacionais da Central Única dos Trabalhadores (CUT) – BRASIL
- Ariovaldo Ramos, pastor evangélico, Visão Mundial, BRASIL
- Arthur Poerner, escritor e jornalista, BRASIL
- Associação dos Servidores da Universidade Federal do Rio Grande Sul (ASSUFRGS) BRASIL
- Association Cuba Si Provence,FRANCE
- Aurelio Fernandes – Professor e membro do Centro Ruy Mauro Marini, BRASIL
- Awa Thiam, FRANCE
- Baltazar Zapeta, GUATEMALA
- Barricada TV, canal alternativo popular y comunitario de CABA, Buenos Aires, ARGENTINA
- Beatriz Bissio, Professora universitária, BRASIL
- Beatriz Santiago, vocera de Circulo Bolivariano Louis Riel, Toronto, Canada
- Benedito Ferraro – Professor Universitário – Campinas-São Paulo- BRASIL
- Bernadete Esperança Monteiro, Marcha Mundial das Mulheres/Consulta Popular, BRASIL
- Bettina Muller – Bettina, miembro de ATTAC – ARGENTINA
- Boaventura Monjane, activista social, periodista y estudiante doctoral – MOZAMBIQUE
- Bruno Elias, Secretário Nacional de Movimentos Popularesdo PT, BRASIL
- Fabián Alvarado, Presidente Red Ecológica de CHILE
- Caique Botkay, trabalhador em projetos sociais, teatro, música, educação, BRASIL
- Camille Chalmers, PAPDA (Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif), HAITI
- Carina Lopez Monja, referente del Frente Popular Dario Santillan, periodista y comunicadora popular, ARGENTINA
- Carina Vitral – presidenta da UNE (União Nacional dos Estudantes), BRASIL
- Carla Lopez, CMLK (Centro Memorial Martin Luther King) CUBA
- Carles Muntaner, Toronto, CANADA
- Carlos A Torres
- Carlos Aznárez, periodista, ARGENTINA
- Carlos Barrientos Aragón, Secretario Ejecutivo, Comité de Unidad Campesina -CUC-, GUATEMALA
- CARLOS BORGNA, RED DE COMUNICADORES DEL MERCOSUR. ARGENTINA
- Carlos Lozano, Movimiento Político y Social marcha Patriótica, COLOMBIA
- Carlos Ruiz, historiador, academico, Mapu Santiago, CHILE
- Carlos Sanchez, dirigente Sindicato Nacional de Trabajadores Luis Gauthier, CHILE
- Carmen Sosa. Comsion Nacional en Defensa del Agua y la Vida, URUGUAY
- Carmen Urrutia, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Carole Radureau, Militante des droits humains, Magnanville, France
- Célia Regina Vendramini, professora na Universidade Federal de Santa Catarina, BRASIL
- Central dos Trabalhadores e Trabalhadoras (CTB), BRASIL.
- Cesar Cavalcanti – Diretor/Produtor Cinematográfico, BRASIL
- Charles et Marie Paule Séité. FRANCE
- Chiapim, militante dos movimentos populares, BRASIL
- Chico Alencar, deputado federal pelo PSOL – RJ, BRASIL
- Cientista Político, CHILE
- Claude Baesens,Professeur à l’Université de Warwick, Royaume Uni, REINO UNIDO
- Claudia Korol, jornalista e educadora popular, feminista. ARGENTINA
- Cláudio Kahns, cineasta, São Paulo, BRASIL
- Claudio Katz, economista, UBA, CONICET, ARGENTINA
- Claudio Machado, Nucleo do Barão de Itararé ES, BRASIL
- CLOC-Via Campesina, PARAGUAY
- Comité Digna Ochoa, MEXICO
- Congreso de los Pueblos, CHILE
- Cristián Garcias encargado relaciones internacionales Izquierda Libertaria, CHILE
- Daniel Pascual, Coordinador General, Comité de Unidad Campesina -CUC-, GUATEMALA
- Daniel Veltin, Responsable associative, FRANCE
- Daniela Carvacho, secretaria politica Unión Nacional Estudiantil UNE. CHILE.
- David Flórez, Movimiento Político y Social marcha Patriótica, COLOMBIA
- David Raby, profesor universitario y concejal municipal, INGLATERRA
- Deise Mancebo, Professora Titular da UERJ, BRASIL
- Delarue, CGT, PCF Front de Gauche, FRANCE
- Diego Molinas, Docente Argentino, Agrupacion “La cinco de Noviembre”, ARGENTINA
- Dom Flávio Irala, Bispo da Igreja Episcopal Anglicana do BRASIL
- Dominique F. Dionisi, FRANCE
- Doris Balladares, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Doris Gonzalez, dirigente Movimientos de pobladores Ukamau, CHILE
- Doris Ojeda, Colectivo Ayllupuka, antropologa Universidad de CHILE
- Edmilson Rodrigues, deputado federal pelo PSOL – PA, BRASIL
- Eduardo León Navarro – militante de Congreso de los Pueblos – Colombia
- Eliana Rolemberg, militante ecumênica, Salvador- Bahia, BRASIL
- ELIETTE PERNOT, FRANCE
- Eric Fernández, Dirección Nacional de FRENADESO. PANAMÁ
- Eric Nepomuceno, escritor, Rio de Janeiro, BRASIL
- Erika San Martín, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Ermelindo Tadeu Giglio – antropólogo, FRANCE
- Esperanza Ruiseñor, Colombia Britanica, CANADA
- Esteban Silva,Presidente Movimiento del Socialismo Allendista de CHILE
- Fabio Grobart Profesor Universidad de La Habana, CUBA
- Felipe Gajardo Briones, Izquierda libertaria, CHILE
- Fermín Isaac Rodrigo Lázaro
- Fernanda Tardin, CALLES – Casa America Latina Liberdade e Solidariedade, BRASIL
- Fernando Arellano Ortiz, periodista, COLOMBIA.
- Fernando Cardozo – Director de Relaciones internacionales CTA Autónoma. C.A.B.A. ARGENTINA
- Fernando Morais, escritor, São Paulo, BRASIL
- Fernando R. Momo, investigador científico, Universidad Nacional de General Sarmiento, ARGENTINA
- Fernando Vicente Prieto, periodista, ARGENTINA
- Flávio Jorge, Executiva da CONEN – Coordenação Nacional de Entidades Negras, BRASIL
- Francisca Fernandez, Colectivo Quillahuaira, antropologa Universidad de CHILE
- Fray Raúl Vera López, obispo de Saltillo, MÉXICO
- Frente Nacional por la Defensa de los Derechos Económicos y Sociales de Panamá – FRENADESO, PANAMÁ
- Fundación Caminos Verdes Venezuela, VENEZUELA
- Gabriel Alves – diretor de movimentos sociais da UNE, JSOL – Juventude Socialismo e Liberdade. BRASIL
- Gaudencio Frigotto, professor universitário, Rio de janeiro, BRASIL
- Geraldina Colotti, periodista de “il manifesto” y directora de Le Monde diplomatique italiano, ITALIA
- German Bedoya,Coordinador Nacional Agrario de COLOMBIA
- Geter Borges de Sousa, EPJ – Evangélicos pela Justiça;Igrejas Batista, Brasilia, BRASIL
- Gilberto López y Rivas, antropólogo, Red de Intelectuales en Defensa de la Humanidad- MÉXICO
- Giovanni Olivares
- Glauber Braga, deputado federal pelo PSOL – RJ, BRASIL
- Gloria Ramirez, Movimiento Político y Social marcha Patriótica, COLOMBIA
- Gloria Verges, présidente de FAL33 (FRANCE AMERIQUE LATINE 33), FRANCE
- Gran Polo Patriótico, CHILE
- Gregorio Chay Laynez, Secretario general del Partido Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca -URNG- de GUATEMALA
- Grupo de filhos e netos por memória verdade e justiça, Rio de Janeiro, BRASIL
- Guillermo Caviasca, historiador UBA, ARGENTINA
- Guillermo Orrego Pacheco, wauqi prensa popular –PERÚ
- Günter Adolf Wolff, pastor Luterano- Santa Catarina, BRASIL
- Héctor Pesquera – Copresidente MINH-PR, Movimiento Independentista Nacional Hostosiano (MINH), PUERTO RICO
- Henri Vacher, militant communiste et syndical, Brive , FRANCE
- Horacio Martins de Carvalho, pesquisador agrário- Parana, BRASIL
- Hugo Lenzi – Sociólogo, Fotógrafo, BRASIL
- Humberto Costa, senador pelo PT – PE, BRASIL
- Ignacio Ramonet, escritor, ESPAÑA
- Igor Fuser, professor, Universidade Federal do ABC – BRASIL
- Ilka Oliva Corado, poeta y escritora guatemalteca residente en ESTADOS UNIDOS
- Intersindical – Central da Classe Trabalhadora, BRASIL
- Iole Ilíada – Vice-presidenta da Fundação Perseu Abramo – BRASIL
- Irene Leon, sociologa, ECUADOR
- Ismael César – Diretor da CUT Nacional (Central Única dos Trabalhadores), BRASIL
- Ismael Denis Martins, ciudadano, BÉLGICA
- Ivan Carlos Dias Júnior, professor de história, São Paulo, BRASIL
- Ivan Pinheiro – Secretário Geral do Partido Comunista Brasileiro (PCB), BRASIL
- Ivan Valente, deputado federal pelo PSOL – SP, BRASIL
- Jacqueline LAVY, Ciudadana, FRANCIA
- James Petras, sociologo, Nueva York, EUA
- Javier Calderón Castillo , Movimiento Político y Social marcha Patriótica, COLOMBIA
- Javier Orihuela Garcia, presidente del movimiento ciudadano en defensa del medio ambiente de morelos a.c., MEXICO
- Javier Pineda, dirigente Unión Clasista de Trabajadores UCT, CHILE
- Jazmín Grajales Comunicadora Popular Periódico Periferia y militante del Congreso de los Pueblos, COLOMBIA
- Jean-Yves Rioux, Quebec, CANADA.
- João Daniel, deputado federal pelo PT – SE, BRASIL
- Joao Pedro Stédile- MST- Via campesina, BRASIL
- Joel Arcanjo Pinto, Suplente da Diretoria Colegiada da Fentect (Federação Nacional dos Trabalhadores Ecetistas ), Coordenação da Vertente Sindical Petista. BRASIL
- Joel Suarez, coordinador del CMLK (Centro Memorial Martin Luther King) CUBA
- Jonathan Gordon por la Dirigencia del Frente Estudiantil Revolucionario FER-29. PANAMÁ
- Jorge Arancibia, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Jorge Bastías, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Jorge Beinstein (economista, MCB), ARGENTINA
- Jorge Francisco Macías Frias, comunista, historiador, miembro del Colectivo Mahuel Galich, GUATEMALA
- Jorge Moraga, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- José Chic, miembro Comité Campesino del Altiplano-CCDA, GUATEMALA
- José Claudinei Lombardi – Prof FE Unicamp – Coordenador Executivo do Grupo de Pesquisa HISTEDBR, BRASIL
- José Claudinei Lombardi – Prof FE Unicamp, BRASIL
- José Fernández, Periodista, ARGENTINA
- José H. Mendoza, Secretario General de la Unión Indígena Campesina (UIC) PANAMÁ
- José H. Mendoza, Secretario General de la Unión Indígena Campesina (UIC), PANAMÁ
- José Reinaldo Carvalho, jornalista e escritor; diretor do Centro Brasileiro de Solidariedade aos Povos e Luta pela Paz (Cebrapaz). BRASIL
- José Seoane, GEAL – Grupo de Estudios sobre América Latina y el Caribe
- Journey Pereira dos Santos, escritor e membro do Levante Popular da Juventude, Bahia, BRASIL.
- Juan Rojas Vargas, Puno – PERÚ
- Jubileu Sul – BRASIL
- Julia Margarita Trujillo, Asociación de Trabajadores del Campo (ATC), Nicaragua.
- Julian Bokser, Profesor UBA y Militante de la Confluencia Movimiento Popular La Dignidad/Movimiento Tupaj Katari, ARGENTINA
- Julie Devès, Rédactrice presse citoyenne et libre, FRANCE
- Julio Muriente – Copresidente MINH-PR, Movimiento Independentista Nacional Hostosiano (MINH), PUERTO RICO
- Karina Fernandes de Oliveira. Mestranda, USP, BRASIL
- Katu Arkonada, Red de Intelectuales en Defensa de la Humanidad, PAÍS VASCO
- Leonardo Severo, jornalista e escritor, BRASIL
- Léone Mayero, France-URUGUAY
- Leonel Brizola Neto Vereador, PSOL, Rio de Janeiro, BRASIL
- Leonel Gonzales, CMLK (Centro Memorial Martin Luther King) CUBA
- Leopoldo Nunes, cineasta, Rio de janeiro, BRASIL
- Lérida Povoleri, Professora de Economia UFF- Niteroi, BRASIL
- Levante Popular da Juventude, BRASIL
- Lídice da Mata, senadora pelo PSB – BA, BRASIL
- Lin Valenzuela Méndez, integrante del movimiento de mujeres y feminista, Historiadora, Presidenta Fundación Guillermo Toriello FGT, GUATEMALA
- Lindbergh Farias, senador pelo PT – RJ, BRASIL
- Lino Walter Torres Humpire, miembro de la CPS (Cordinadora politico social del Peru), PERU
- Llanisca Lugo, CMLK (Centro Memorial Martin Luther King) CUBA
- Lucas Rubinich (Sociologo UBA), ARGENTINA
- Lucas Villasenin – periodista – militante de Patria Grande – ARGENTINA
- Lucia Rincon, Coordenadora Nacional da UBM (União Brasileira de Mulheres), BRASIL
- Luis Cruz Alvarez – Militante Social – Pará / BRASIL
- Luis Méndez, Instituto Ecuménico de Servicio a la Comunidad, INEHSCO, HONDURAS
- Luiz Alberto de Vianna Moniz Bandeira, professor, BRASIL
- Luiz Araújo – Presidente Nacional do PSOL e Professor da UNB, BRASIL
- Luiz Carlos Gabas – Reverendo da Igreja Episcopal Anglicana do Brasil – Cascavel / PR
- Luiz Fernando Lobo – diretor artístico, BRASIL
- Luiz Ragon, Rio de Janeiro- BRASIL.
- Cecília Figueira de Mello, Editora Revista Caros Amigos, BRASIL
- Magdiel Sanchez, militante social, MEXICO
- Mangwele Moëba, Bègles, FRANCE
- Manuel Bertoldi, Dirigente de “Pátria Grande”, ARGENTINA
- Manuel Cabieses, periodista. CHILE
- Manuel Luna, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Marcelo langieri (Sociologo UBA), ARGENTINA
- Marco Riquelme Coordinador Nacional MPMR, CHILE
- Marcon, deputado federal pelo PT – RS, BRASIL
- Marcos Barros, pastor evangélico, BRASIL
- Maria Elena Meza, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Maria Luisa Pizzi, Misión Nueva Pompeya, Chaco, ARGENTINA
- MARIA LUIZA FRANCO BUSSE- JORNALISTA, BRASIL
- Maria Páez Victor, vocera de Circulo Bolivariano Louis Riel, Toronto, CANADA
- Maria Pau Tryner,Psicóloga y Antropóloga. Teóloga de la Liberación. Feminista, Barcelona. CATALUNYA.
- Maria Teresa Calderas, Fundacion Guillermo Toriello (FGT), GUATEMALA
- María Velásquez, Maya kiche, GUATEMALA
- Mariana Toscana, comunicadora y directora escuela obrera campesina, Asociación de Trabajadores del Campo (ATC), Nicaragua.
- Marie Louise BENOIT, MILITANTE POLITIQUE en FRANCE
- Marluzio Dantas , Associação Jose Martí, BRASIL
- Marly Cuesta – Pres.Associação de Mulheres e Ponto de Cultura “Vitória-Régia”- educação popular,cultura,meio ambiente,direitos humanos e voluntariado -Porto Alegre,RS, BRASIL
- Marta Harnecker, escritora chilena, CHILE
- Max Altman, jornalista, militante do PT, São Paulo, BRASIL
- Maximiliano Nardelli, Biólogo y educador popular, Luján, ARGENTINA
- Mayra Godoy, Presidenta Asociación Somos Muchas, GUATEMALA
- Michael Lebowitz, profesor emeritus canadiense, CANADA
- MICHEL ESSERTAIZE PROFESSEUR, QUÉBEC, CANADA
- Michel Maillet , médecin , FRANCE
- Michèle Fraize, Bourge, FRANCE
- Mónica Bruckmann, socióloga peruana, BRASIL.
- Moraima Rincón, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Movimiento Independentista Nacional Hostosiano (MINH) de PUERTO RICO.
- Movimiento patriótico manuel rodríguez, CHILE
- Mtandao wa Vikundi vya Wakulima Tanzania (MVIWATA) – TANZANIA
- Nalu Faria, Marcha Mundial das Mulheres, BRASIL
- Nancy Espasandin.- Comisión Nacional en defensa del Agua y la Vida.URUGUAY
- Natália Lima de Araújo, estudante de Relações Internacionais da USP e militante do Levante Popular da Juventude, BRASIL
- Natalia Vinelli (Periodista, Barricada TV), ARGENTINA
- Natalia Vinelli, periodista, ARGENTINA
- Olavo Pereira de Queiroz, Associação Cultural José Martí do Estado do Rio Grande do Norte – Casa de Amizade Brasil / Cuba. BRASIL.
- Olesa de Montserrat, Barcelona, CATALUNYA.
- Olivio de Oliveira Dutra, ex-governador do Estado do Rio Grande do Sul(1999/2002), BRASIL
- Ordóñez María de los Ángeles, Mov. Popular Patria Grande, Córdoba- ARGENTINA
- Organización de Solidaridad de los Pueblos de África, Asia y América Latina (OSPAAAL), CUBA
- Oscar Simon, Profesor, Miembro de la CUP;Barcelona. CATALUNYA.
- Osmar Prado, Ator, BRASIL
- Osvaldo León, comunicólogo, ECUADOR
- Owana Madera, directora Casa Bolívar, CHILE
- Pablo Miranda, Coordinador de la Unión Campesina Panameña (UCP) PANAMÁ
- Paola Estrada, da secretaria operativa dos movimentos populares da ALBA, BRASIL
- Pastor Dr. Arturo Blatezky – Coordinador Nacional del Movimiento Ecuménico por los Derechos Humanos de la ARGENTINA
- Patrice Bonazzi, FRANCE
- Patricia Ariza, Movimiento Político y Social marcha Patriótica, COLOMBIA
- Patricio Madera, artista plastico, muralista, Colectivo BRP,CHILE
- Paul Nicholson, via campesina, PAIS BASCO
- Paulo Kageyama. Professor Titular. ESALQ – USP, Universidade de São Paulo, BRASIL
- Paulo Pimenta, deputado federal pelo PT-RS e presidente da comissão de direitos humanos da câmara dos deputados BRASIL
- Paulo Ramos , Deputado Estadual – PSOL/RJ – BRASIL
- Paulo Rocha, senador pelo PT – PA, BRASIL
- Piedad Córdoba, Movimiento Político y Social marcha Patriótica, COLOMBIA
- Pierre BILLON, médecin généraliste, Le Teil, FRANCE
- Pierrette Pasquini, Bagnols sur Cèze( Gard),FRANCE
- Pilar Ramos Quintero – Congreso de los pueblos Colombia
- Rafael Tramm, Presidente da União Cultural pela Amizade dos Povos, BRASIL
- Raimundo Bonfim – Central de Movimentos Populares-CMP, BRASIL
- Ramon Franquesa; Profesor Universitat de Barcelona,
- Raul Blanchet, secretario general Comités Comunistas, CHILE
- Raul Burbano – Latinamerica and Caribbean Solidarity Network – CANADA
- Raul Suarez, Pastor Bautista, Diputado en la Asamblea Nacional popular de CUBA
- Raymundo de Oliveira engenheiro e professor, BRASIL
- Rémi Durieux, FRANCE
- Renato Simões,militante do PT (Partido dos Trabalhadores) – BRASIL
- Ricardo Bocanegra, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Ricardo Gebrim, dirigente da consulta popular e do sindicato dos advogados de São Paulo, BRASIL
- Ricardo Jimenez A. Sociólogo chileno residente en PERÚ
- Roberto Amaral, jornalista, professor e político brasileiro. BRASIL
- Roberto Muñoz Albuerno, Casa Bolívar, Santiago de CHILE.
- Roberto Ponciano – CUT (Central única dos Trabalhadores) RJ – BRASIL
- Roberto Requião, senador pelo PMDB – PR, BRASIL
- Roberto Stirling dirigente Partido Igualdad, CHILE
- Rodrigo Castelo, professor universitário, BRASIL
- Romário Rosetto – dirigente do Movimento dos Pequenos Agricultores (MPA) – BRASIL
- Ronaldo Ortíz, Coordinación de FRENADESO Sector Indígena, Panamá
- ROSA CAÑADELL PASCUAL – militante de sindicato de maestros- USTEC·STEs- CATALUNYA
- Sally Burch, periodista, GRAN BRETAÑA
- SALVADOR LOPEZ ARNAL;Profesor de la UNED;Barcelona, CATALUNYA.
- Sandra Barsotti, atriz, educadora e militante do PT, Rio de Janeiro, BRASIL
- Sandra Morán, Diputada, GUATEMALA
- Santiago Escobar, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Santiago Mayor, editor general y periodista de Notas – Periodismo Popular, ARGENTINA
- Santos Reyes Toj, Comunidad 29 de Diciembre,GUATEMALA
- Sayonara Tamayo, CMLK (Centro Memorial Martin Luther King) CUBA
- Sergio Muniz /documentalista / BRASIL
- Servais Alphonsine, KOMITE DRAPO, GUIANA FRANCESA
- Sfia Bouarfa, Députée Honoraire, Ancienne Sénatrice, FRANCE
- Silvana Maria Gritti, professora, BRASIL
- Silvia Sólorzano, Secretaría Asuntos Políticos de las Mujeres del partido URNG- MAIZ , GUATEMALA
- Simona V. Yagenova, Investigadora docente, FLACSO, GUATEMALA
- Sindicatos dos Bancários de Santos e Região, BRASIL
- Socorro Gomes Cebrapaz, BRASIL
- Soledad Oliva, Frente de Defensa de los Pueblos Hugo Chavez, Toronto, CANADA
- Sonia Coelho, Marcha Mundial das Mulheres, BRASIL
- Stan Smith Chicago ALBA Solidarity Committee, EUA.
- SuzanaTaillant, FRANCE
- Sylvie Carrasco Marano, FRANCE
- Tânia Mandarino, Advogada e Militante do PT. Curitiba, Paraná, BRASIL
- Tarik Lama, Jóvenes por Palestina, CHILE
- Telma Araújo, professora aposentada, militante do Movimento de Solidariedade a Cuba, BRASIL
- Telmario Mota, senador pelo PDT – RR, BRASIL
- Teófila Zambrano, Coordinadora Comisión de Mujeres de la CLOC-Vía Campesina – PANAMÁ.
- Teófila Zambrano, Coordinadora Comisión de Mujeres de la CLOC-Vía Campesina – PANAMÁ.
- Thiago Pará – dirigente do Levante Popular da Juventude e Secretário Geral da União Nacional dos Estudante (UNE) – BRASIL
- Thierry Deronne, docente universitário, Escuela Popular y Latinoamericana de Cine y TV, VENEZUELA
- Thomas de Toledo, professor de Relações Internacionais, Secretário Geral do CEBRAPAZ, BRASIL
- Thomas John Laiser, Lobbying and Advocacy Officer, Mtandao wa Vikundi vya Wakulima Tanzania-MVIWATA, (Network of Small-Scale Farmers’ Groups in Tanzania). TANZANIA
- Tuca Moraes, atriz e produtora cultural, Rio de Janeiro, BRASIL
- Valmir Assunção, deputado federal pelo PT – BA, BRASIL
- Valter Pomar, professor universitário e militante do PT, São Paulo, BRASIL
- Valter Xeu – jornalista, diretor e editor do portal Pátria Latina, BRASIL
- Vanessa Grazziontin, senadora pelo PCdoB – AM, BRASIL
- Vanessa Martina Silva, jornalista, São Paulo, BRASIL
- Vania Barbosa, BRASIL
- Vânia Barbosa, periodista popular y servidora pública jubilada del Río Grande del Sur – BRASIL
- Vicent Maurí;Portavoz Intersidical Valenciana- VALENCIA
- Vilma Soto Bermúdez – Dirección Nacional Movimiento Independentista Nacional Hostosiano (MINH), PUERTO RICO
- Virginia Fontes, Historiadora, UERJ e Fiocruz, Rio de janeiro, BRASIL
- Viviana Abud, secretaria general SITECO ( sindicato de Trabajadores contratista del cobre), CHILE
- Wadih Damous, deputado federal pelo PT – RJ, BRASIL
- Wagner Hosokawa – militante da esquerda do PT,Professor UNG (Guarulhos), BRASIL
- Wilma Reverón – Copresidenta MINH-PR, Movimiento Independentista Nacional Hostosiano (MINH), PUERTO RICO
- Zola Xavier da Silveira – JORNALISTA, BRASIL
-
Ababacar Fall- Barros, Dakar (Sénégal)
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Filed under: Agro-écologie, Formation, réforme agraire, Solidarité internationale, souveraineté alimentaire, unité latino-américaine
Ils n’avaient laissé qu’une terre sèche. Une plaine raclée jusqu’au cœur. Un sol si fatigué de ne produire que de la canne à sucre empoisonnée. Là où on avait cessé de semer, on a continué à labourer, et après le passage et le repassage de la charrue, le vent est venu arracher la couche supérieure. Tout s’est érodé. Les pluies ont emporté ce qui restait. La terre s’est fendue partout et dans ses failles s’est engouffré l’oxygène qui a tué les micro-organismes. Quand elle se craquèle, elle est presque déjà stérile. Imaginez un corps ainsi maltraité, un corps de 2400 hectares. Une chose pareille doit faire mal.
Ces terres se trouvent dans les vallées du Turbio. Elles s’étendent depuis Titicare jusqu’à l’Hacienda Papelón, dans l’état de Lara. Les “propriétaires” antérieurs, un titre que ne méritent pas les grands propriétaires, c’était la famille Sigala. Le terrain était divisé en quatre. Durant de nombreuses années il n’y eut que la monoculture de la canne, à 70%. Après qu’on l’a importée, on n’a plus planté qu’une petite fraction. Ceux qui vécurent au bord de cette broussaille qui puait la féodalité, racontent que lors des dernières années de propriété, elle n’était plus qu’un haras pour que le seigneur des lieux y promène ses amies, pendant que la terre agonisait, devenant boue aride.
En 2004, Hugo Chavez donna l’ordre d’inspecter et de récupérer les terres en friche pour augmenter la production agricole et en finir avec le régime des latifundistes : “Là où il y a une terre abandonnée les mains de l’État doivent s’étendre à travers le ministère de l’Agriculture, pour donner la terre à qui la travaille et pas à qui l’abandonne”. Ainsi fut scellé, trois ans plus tard, le destin des Sigala.
“L’Institut National des Terres (INTI) est venu en 2007. Au moment de récupérer les terres, j’étais métayer de la ferme à bétail” me raconte Duvalier Palma qui travaillait alors depuis seize ans pour les Sigala.
On ne trouva que quelques vaches, mais aussi des terres incultes et contaminées. Pendant la récolte de la canne à sucre, avant la coupe, on brûlait pour éliminer les résidus et les animaux nuisibles et faciliter la coupe manuelle. On carbonisait ainsi toute la flore et toute la faune. Crises d’asthmes, pneumonies, bronchites pour les enfants et les adultes. Les cendres s’envolaient jusqu’aux câbles de haute tension, ce qui provoquait des coupures, les villages voisins se retrouvant sans électricité. Contre la broussaille on employait des herbicides tels l’Ametrol (toxique, “à user avec modération” dit l’étiquette…) et le 2,4-D, composant chimique de l’ « agent orange » utilisé au Vietnam. Tout cela, drainé par l’eau hautement salubre de la zone, ajouté à l’usage indiscriminé de fertilisants de formule intégrale et à une surdose d’engrais à la longue cancérigène, a produit cette glaise malade.
En 2008 l’INTI est revenu avec son rapport final qui conclut que les terres étaient improductives et qu’il s’agissait de spéculation foncière en vue de construire des résidences secondaires au lieu de produire des aliments. Selon Palma, “peu leur importait que d’ici sorte 45 % de l’eau de Barquisimeto, capitale de l’état; et 100% de l’eau qui va de Palavecino, et ses municipalités”.
La récupération des sols et le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre du Brésil
Sont d’abord arrivés l’Institut National des Terres (INTI), la Corporation Vénézuélienne d’Aliments (CVAL), épaulés par les militaires. Jour mémorable pour Palma: “Quand ils ont débarqué ils nous ont demandé où étaient les propriétaires mais comme ils n’étaient jamais ici, ce furent nous, les travailleurs, qui avons répondu présents. On nous a expliqué qu’il s’agissait d’une récupération de terres. Nous savions qu’il s’agissait d’un décret présidentiel et que cela n’affecterait pas les travailleurs. On prit en compte nos suggestions et nos décisions. Avant nous n’avions pas de sécurité sociale et les bénéfices économiques étaient minimes, nous étions assujettis au contrat collectif de la société des cultivateurs de canne à sucre qui ne sont autres que les grands propriétaires. La seule chose que nous mangions, c’était des pâtes et des haricots”.
Suivit l’entreprise socialiste Pedro Camejo. On commença à labourer pour mettre en place un nouveau système productif, d’études de sols, de semis de maïs, de sorgho et de soja. On amena du bétail hollandais-argentin qui permit de produire de 18 à 25 litres de lait par jour. Plusieurs inspections vinrent vérifier si le travail était rentable. Accompagnés de techniciens argentins avec de nouvelles machines, techniques pour semer et un vibrocultivateur pour combler les failles.
Les terres ont été rebaptisées Caquetíos, du nom du peuple indigène qui les habita autrefois. La quantité de fertilisants a diminué et on a organisé quatre unités de production. En 2013 prit fin l’accord de coopération avec l’Argentine.
Le Mouvement des Sans Terre du Brésil (MST) était arrivé au Venezuela en 2005. Une première historique : ce fut la première fois qu’un mouvement social signait un accord direct avec un gouvernement. “Nous sommes arrivés ici avec un objectif clair : contribuer à un processus organique de la révolution, depuis la base, et impulser la production des aliments dans le cadre de la souveraineté alimentaire. Ce qui implique un travail intégral avec les paysans et un débat autour de l’agro-écologie pour changer la manière de produire des aliments” explique Celia Rodrigues, porte-parole du MST.
Revenons à 2013. Le Mouvement des Sans Terre a présenté au Ministère de l’Agriculture un projet de production de légumes sur les terres récupérées. Trois compagnons du M.S.T. étaient chargés d’impulser le projet sous la coordination de la CVAL. Jusqu’à ce moment ils n’avaient pas vu les conditions du sol : “S’ils avaient continué à la traiter ainsi durant cinq ans, sur cette terre n’aurait plus germé une semence” assure Celia.
Cette réalité, ajoutée à une certaine méfiance institutionnelle au sujet de la présence du M.S.T., rendit nécessaire la discussion, la reformulation, et la refonte de l’accord “où nous réaffirmions que nous sommes un mouvement social paysan, que notre relation avec le Venezuela était de l’ordre de la coopération, non de l’intervention. Et que pour que notre apport fût concret et que nous puissions parvenir à des résultats nous avions besoin d’une certaine autonomie, que note expérience était suffisante pour marcher sur nos propres jambes. A partir de là nous fut assignée cette zone pour développer ce projet de production de semences et de formation socio-politique, ce dernier aspect permettant de contribuer au débat avec les paysans sur les actions pour combattre la guerre économique, pour en finir avec la dépendance des transnationales dans l’acquisition des semences et approfondir les actions visant la souveraineté alimentaire.”
Passer du chimique à l’organique, c’est tout recommencer. Il ne s’agit pas seulement d’éliminer une méthode mais d’éliminer une culture paysanne habituée par la force des monopoles à l’usage des agro-toxiques. Sans les utiliser et avec un sol aussi malmené, le projet du M.S.T. réussit à produire une récolte de plus de dix tonnes de pastèques, cinq d’oignons, et d’autres légumes. Cette année on a semé du maïs de la vallée de Guanape, état d’Anzoategui, le maïs de nos indigènes, on a récolté et trié les graines pour les resemer et les redistribuer aux autres producteurs. Le problème principal ? Le blocus d’intrants agricoles et de semences.
“Il y a une campagne de manipulation de la part des transnationales : “la semence autochtone ne germe pas et n’offre pas les mêmes indices de productivité”, ce qui rend difficile ce processus de transition et de conscientisation du paysan sur le fait que les semences n’ont pas besoin de ce package (semences importées + produits agro-toxiques pour éliminer les maladies), et de convaincre que si, c’est possible de récupérer les semences et tout l’apprentissage que nous ont légué nos ancêtres, et qu’a détruit en si peu d’années l’industrie des OGM.” En écoutant Celia nous faisons des calculs terrifiants : si on compare le temps d’intervention des transnationales en zone rurale (près de soixante ans, peut-être moins au Venezuela) aux milliers d’années de culture et de récolte menées avec des techniques inoffensives, on mesure le pouvoir de destruction des transnationales. Ils ont domestiqué notre vie paysanne sans mesurer le coût écologique de cette “haute” productivité.
Un horizon
Quand nous parlons d’agroécologie et de transition, nous parlons de temps et de patience. En 2005, quand les Sans Terre du Brésil sont arrivés au Venezuela, la consommation effrénée des « packages » par les paysans était impressionnante. En 2015, à la suite des pénuries générées par la guerre économique, ces produits sont de plus en plus rares et les paysan(ne)s se retournent vers les techniques traditionnelles. “On se rend compte que ces autres produits sont bons, la situation est difficile mais il faut en profiter. Beaucoup des personnes sont satisfaites des résultats obtenus. Quand on use d’engrais biologiques la qualité des récoltes est égale ou meilleure. Avant on utilisait des fongicides agro-chimiques, maintenant on utilise de l’huile de neem (arbre d’Inde), et aucune maladie n‘a attaqué les cultures”. Pour Celia ce changement est possible et le Mouvemet des Sans Terre continue à parier sur le projet.
Pour récupérer complètement un sol comme celui-ci, il faut au moins sept ans de travail continu. Peut-être est-ce la métaphore la plus fidèle de notre réalité. Au Venezuela, ce territoire spolié surtout depuis son activité pétrolière à partir du XIXème siècle, ce pays dont l’identité fut peu à peu détruite pour finir par s’identifier à ce qui est étranger et artificiel, nous n‘avons encore parcouru que quinze ans d’un changement social sui generis. Comme le sol des Caquetíos, nous sommes en pleines « semailles ».
C’est ce que nous ne pouvons perdre de vue lors du scrutin du 6 décembre. C’est l’heure de mesurer nos forces mais aussi de définir dans quelles mains ira tant de terres, c’est l’heure de savoir si nous retournons à la terre sèche ou si nous continuons à avancer dans la récupération de notre racine féconde.
Texte: Katherine Castrillo @ktikok
Photos : Irene Echenique @Irevendre
Source : http://laculturanuestra.com/venezuela-nunca-mas-seremos-barro-seco/
Traduction : Thierry Deronne
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