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Le Collectif de Culture des Sans Terre et la Compañia do Latao mettent en scène une pièce de Boal
14 novembre 2012


Par Ramiro Olivier
De la Page du MST

Le Théâtre SESC Pompéia a présenté une importante pièce théâtrale sur l’histoire de l’Amérique Latine ce 13 novembre 2012. A cette mise en scène de Sérgio de Carvalho, “Révolution de l’Amérique du Sud”, écrite à l’origine par le dramaturge Augusto Boal dans les années 60, ont pris part le groupe de théâtre de Sao Paulo « Compañia do Latão » et le Collectif de Culture du Mouvement des Travailleurs Sans Terre, en plus d’invités spéciaux comme João Pedro Stedile et Nelson Xavier.

Le spectacle raconte l’histoire du prolétariat et l’espoir d’une révolution socialiste au Brésil, au cours de la période du coup d’État militaire de 1964. Avec ses “touches” de comédie et de drame l’inteprétation rend vie à toute une littérature politique, avec ses scènes de famine, misère, travail esclave, parmi les différentes formes d’oppression qui étaient vécues par les ouvriers dans les années 60. 

Le Mouvement des Sans Terre, avec son collectif de culture, participe au spectacle de manière particulière, notamment dans la personne de João Pedro Stedile, faux Ange déguisé en bonne personne mais qui dans la réalité représente les grandes corporations mondiales engrangeant des royalties sur les produits consommés par les travailleurs.

Sous la houlette du curateur et metteur en scène Sérgio de Carvalho et de la psychanalyste Cecília Boal, veuve d’Augusto, ce cycle “Le Pompéia raconte Boal” a pour but de mettre à jour les idées et les concepts formulés par le dramaturge. « Plus que rendre hommage, l’objectif est de faire du travail de Boal un outil pour les artistes d’aujourd’hui » explique  Carvalho pour qui « les rencontres ont aussi été conçues en pensant à rapprocher différentes générations ».

Pendant le cycle qui court jusqu’au 13 décembre 2012, les oeuvres les plus marquantes sont abordées, ainsi que  certaines découvertes récentes dans les archives de l’artiste, aujourd’hui conservées par l’Université Fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ). Après avoir risqué de quitter le pays la collection Boal  aujourd’hui archivée à Rio de Janeiro, est en cours de classement et sera soumise sous peu à des opérations de digitalisation et d’organisation.

Reconnu internationalement, Augusto Boal occupe une place unique dans le théâtre national. En 1960, il a révolutionné la scène à la tête du  Teatro de Arena. Il a transformé les traits de notre dramaturgie et a conçu une méthodologie de travail connue comme Théâtre de l’Opprimé, qui parcourt encore le monde entier. Pour tout cela ce metteur en scène et théoricien mérite tous les honneurs et tous les hommages.

Source : http://www.mst.org.br/Coletivo-de-cultura-do-MST-e-Cia-do-Latao-encenam-peca-de-Boal

Traduction du portugais : Thierry Deronne

URL de cet article : https://mouvementsansterre.wordpress.com/2012/11/22/le-collectif-de-culture-des-sans-terre-et-la-compania-do-latao-mettent-en-scene-une-piece-de-boal/

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(Vidéos:) documentaire sur l’histoire de l’unité de production Zumbi dos Palmares (Paraíba) et reportage sur la lutte de l’unité « Terra Prometida » (Minas Gerais)
19 octobre 2012

Page du MST

Nous présentons le documentaire réalisé par les étudiants diplômés du Cours d’Éducation Rurale de l’Université Fédérale de Paraíba (UFPB), consacré à l’unité productive Zumbi dos Palmares, municipalité de Mari, État de Paraíba. Le récit porte sur la lutte pour la terre, quelques unes des conquêtes de cette communauté agricole et un peu de l’histoire de l’école de Zumbi dos Palmares.
Réalisation:

Leidson F. Martins – Éducation Rurale /UFPB
Kamila Karine dos S. Wanderley – Éducation Rurale/UFPB
Camila dos Santos Rocha – Éducation Rurale /UFPB
Rivamberg Virgulino – Éducation Rurale/UFPB

Nous publions également le reportage vidéo produit par la FASFI Brésil, qui veut alerter l’opinion sur le droit à la terre, au logement et à une vie digne, du point de vue des enfants qui grandissent dans une zone marquée par les conflits de la réforme agraire, à Felisburgo (Minas Gerais). Il s’agit de l’unité productive « Terre Promise » (Terra Prometida) où s’est produit le Massacre de Felisburgo.

Sources : http://www.mst.org.br/Documentario-narra-a-historia-do-assentamento-Zumbi-dos-Palmares-na-Paraiba et http://www.mst.org.br/node/13985

URL de cet article : https://mouvementsansterre.wordpress.com/2012/10/19/videos-documentaire-sur-lhistoire-de-lunite-de-production-zumbi-dos-palmares-paraiba-et-reportage-sur-la-lutte-de-lunite-terra-prometida-minas-gerais/

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Les « Fils du Contestado » en lutte pour la réforme agraire.

20 juillet 2012

Par Pepe Pereira dos Santos,

De la Page du MST 

http://www.mst.org.br/node/13646

Depuis le 7 juin 2012, plus d’une centaine de familles de la municipalité de Timbó Grande, sur le plateau nord de l’État de Santa Catarina, occupent une zone d’environ 110 alqueires (1 alqueire = 4,84 hectares) dont la multinationale Terra Master détient les papiers. Il s’agit d’u dixième d’une aire de plus de 1000 alqueires que la même compagnie a rachetés à la municipalité pour planter du pin.

Timbó Grande compte une population de quasi 8 mille personnes qui dans leur grande majorité travaillent sur les terres d’entrepreneurs du pin ou du bois en général qui exploitent ces terres et la population depuis l’époque de la Guerre du Contestado (1). En échange de nombreuses heures de travail réparties en tours de jusqu’à 24 heures par jour, les habitants et les habitantes de Timbó Grande perçoivent un peu plus de 1 (un) salaire minimum par mois, qui doit garantir le revenu de la famille.

Composées fondamentalement de paysans sans terre descendants des métis qui ont lutté pendant la guerre du Contestado, les familles du campement ont vu des générations entières se faire expulser de leurs terres mais en même temps ont appris la valeur de la résistance, de la lutte et de l’organisation.

De deux réserves de Santa Maria – Timbozinho et Perdizes Grandes – sont nées les bases du campement “Fils du Contestado MST-SC”-. En moins de quarante jours d’occupation nous avons construit de manière collective un centre d’où fonctionnera l’école itinérante de la 1ère à La 5ème année d’enseignement fondamental, selon la méthode pédagogique de l’éducateur  Paulo Freire, reconnu et respecté dans le monde entier. Nous avons aussi commencé l’alphabétisation des jeunes et des adultes et l’école offrira d’autres activités de formation dans le campement.

Parmi les acctions qui ont mobilisé les familles durant la dernière semaine : la construction de viviers pour les unités productives de la région, avec un chauffage construit également de manière collective; des formations sur la santé priorisant le thème des herbes médicinales ; des ateliers sociopolitiques pour mieux comprendre la lutte pour la terre, pour la réforme agraire et pour la transformation de la société. Nous avons conclu ce cycle avec une journée consacrée à la culture, une présentation théâtrale (d’un groupe local) sur la Guerre du Contestado, en plus de films sur les luttes du Mouvement des Sans Terre et des musiques d’accordéonistes et de guitaristes de la région.

Le collectif de jeunesse qui s’organise à l’intérieur du campement participe intensément à toutes ces activités. Comme tout est en mouvement nous nous préparons pour garantir que l’INCRA prenne les mesures pour faire appliquer les décisions de la justice agraire de Santa Catarina et que les familles du campement « Filhos do Contestado » reçoivent définitivement leurs terres vers la fin du mois d’octobre.

Femmes rebelles de la guerre du Contestado

(1) La guerre du Contestado (guerra do Contestado en portugais), de manière générale, fut un conflit armé entre les populations métisses et les représentants du pouvoir brésilien, entre octobre 1912 et août 1916. Ce conflit eut lieu dans une région aux confins des États brésiliens du Paraná et de Santa Catarina et de l’Argentine, riche en bois et en yerba maté. La guerre du Contestado tire ses origines de conflits sociaux latents, fruit des doléances des populations locales de caboclos, notamment vis-à-vis de la régularisation de la propriété de la terre.

Traduction: Thierry Deronne

Source:  http://www.mst.org.br/node/13646

URL de cet article: https://mouvementsansterre.wordpress.com/2012/07/25/les-fils-du-contestado-en-lutte-pour-la-reforme-agraire/

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Un documentaire sur un poète de 103 ans du Mouvement des Sans Terre participe à un concours latino-américain de court-métrages
24 juillet 2012, 4:20
Filed under: Création artistique, Histoire, Lutte
19 juillet 2012

Da Página do MST

Le documentaire “Luiz Poeta, une histoire de 103 ans” sur la vie de Luiz Beltrame, un paysan et poète qui milite dans le Mouvement des Travailleurs Sans Terre, participe au concours latino-américain Caixa de Curtas, dont l’objectif est de “diffuser et valoriser la production des talents de l’Amérique Latine, ouvrant un espace de projections, de diffusion et de distribution de leurs travaux”. Ce portrait de 12 minutes est disponible sur la page du concours pour ceux qui veulent voter. Pour regarder ce documentaire réalisé par Bruno Benedetti, Fábio Eitelberg, Patrick Torres, Pedro Biava et Rafael Stedile, cliquez ici.  

 


(Vidéo) Un documentaire pour comprendre le Mouvement des Sans Terre

Le Mouvement des Sans-terres du Brésil est un des plus grands mouvements paysans du monde.

Issu des luttes paysannes existantes au Brésil depuis le début de la colonisation, le MST lutte pour la récupération de la terre afin de rompre avec la profonde injustice générée par le modèle d’agriculture industrielle et par la concentration des terres qui sont à l’origine de l’insécurité alimentaire du pays.

Dans ce documentaire court métrage, nous entrons dans l’univers d’un campement du MST et des membres du mouvement nous expliquent leur lutte et leur projet de société.

http://www.mst.org.br/

http://documentairesemences.blogspot.com/

URL de cet article: https://mouvementsansterre.wordpress.com/2012/07/07/video-un-documentaire-pour-comprendre-le-mouvement-des-sans-terre/

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LIVRE – Vie et lutte des Sans Terre au sud du Brésil : une occupation au Parana, de Susana Bleil
27 juin 2012, 11:29
Filed under: Histoire, Organisation

mardi 26 juin 2012, mis en ligne par Dial

- Karthala, 2012
- collection Signes de temps
- ISBN : 978-2-8111-0707-9
- 344 pages, 29 euros
- Préface de Luc Boltanski.

Quatrième de couverture

Le Brésil, un pays immense, grand comme quinze fois la France, compte des exploitations agricoles qui peuvent dépasser les 100 000 hectares. Certaines peuvent reposer sur de faux titres de propriété. À côté d’elles, des milliers de paysans « sans terre » sont chassés de leur lopin par les hommes de main de gros fermiers et sont contraints de migrer dans les favelas (bidonvilles) de famine.

Le Mouvement des Sans Terre (MST) organise ceux qui veulent retrouver leur dignité en « occupant » des morceaux de ces milliers d’hectares souvent laissés en jachère. Ils y créent des « exploitations coopératives » pour nourrir leurs familles, avoir les moyens d’instruire et d’éduquer leurs enfants, c’est-à-dire de reprendre le goût de la vie.

Le livre de Susana Bleil, elle-même brésilienne et aujourd’hui maître de conférences à l’Université du Havre, est la reprise pour un plus large public de sa thèse en sociologie soutenue en mai 2009 à Paris (EHESS). Elle y retrace l’occupation d’une terre par seize familles Sans Terre. Elle en décrit les références lointaines, tant spirituelles (tout un courant de l’Église catholique du Brésil), avec les grandes figures qui l’ont porté – les évêques Pedro Casaldáliga et Helder Câmara, le théologien franciscain Leonardo Boff, le dominicain frei Betto –, que politiques (les méthodes d’analyse marxiste plus que l’adhésion au matérialisme historique) et même pédagogiques (celle de Paulo Freire).

Sur les années 2000 à 2003, elle suit l’évolution de cette communauté humaine organisée en coopérative agricole (COPAVI), qui gagne progressivement la confiance des habitants de la ville voisine, au début hostiles à leur occupation. Elle termine par l’analyse du sens quasi religieux, bien que nettement sécularisé, de la mística, lors de la fête du dixième anniversaire de leur communauté. Il s’agit en effet, à travers la mística, de « faire mémoire » au sens fort du terme, entre eux et avec tous les amis venus les rejoindre à cette occasion, au terme de ces dix ans de galère et finalement de victoire.

Table des matières

Préface de Luc Boltanski, p. 7
Sigles, p. 13

Introduction, p. 15
- Le contexte rural des années 1960-1980, p. 16
- La singularité du MST et des militants Sans Terre, p. 17
- Un assentamento des Sans Terre organisé autour d’une coopérative agricole, p. 20
- La méthode de recherche : entre la voix et le regard, p. 22
- Un sujet encore méconnu du public français, p. 23

PREMIÈRE PARTIE
Constituer la concentration de la terre en problème public

1. Force et violence des hiérarchies sociales, p. 29
- L’affaire Southall : quand l’État aide les riches, p. 31
La rhétorique de la haine, p. 32
Supprimer aux Sans Terre leur humanité : le pouvoir des mots, p. 33
- La persistance des antagonismes sociaux, p. 38
Racines du pouvoir et de la violence illimités des propriétaires terriens, p. 41
L’usage de la terre : la riche plantation et la roça misérable, p. 42
L’accès à la terre : un droit réservé aux « hommes bons », p. 43
Vivre dépossédé de soi, p. 46
L’esclavage et son héritage : le « désordre » éthique et moral, p. 47
Rapport du frère dominicain Xavier Plassat, p. 50
Le stigmate du travailleur rural : bête, incapable, paresseux
et analphabète
, p. 52
Jeca Tatu : mythe et réalité de la race dégénérée, p. 52
- Le choc culturel des colons européens : « Nous ne sommes pas des esclaves ! », p. 57

2. L’engagement de l’Église. Constitution d’un « public politique », p. 61
- Sources lointaines, p. 62
La théologie de la libération : un engagement radical, p. 63
Le rôle des intellectuels français dans la constitution de la critique sociale, p. 64
L’engagement motivé par la foi : dévouement sacré et éternel, p. 66
- Le concept de « public politique », p. 69
- Témoigner de l’intolérable, p. 72
Pedro-Maria Casaldáliga : l’évêque de la liberté, p. 75
Dom Helder Câmara : l’action doit être éthique et morale, p. 81
Leonardo Boff : « Le Christ comme modèle d’action révolutionnaire », p. 87
Frère Betto : l’intellectuel de la mística de l’engagement, p. 89
- La genèse d’un public politique par les Communautés de base, p. 92
La pastorale de la terre : méthode d’enquête et dénonciation publique, p. 97
Les martyrs et les assassins sont à la messe, p. 99
La propriété privée mise en question, p. 102

Annexe n° 1
Lettre de dom Pedro Casaldáliga au pape Jean-Paul II, p. 105
Annexe n° 2
Lettre de dom Xavier Maupeou au pape Benoît XVI, p. 115

3. Préhistoire et naissance du Mouvement des Sans Terre, p. 117
- L’histoire d’un échec : la réforme agraire, p. 117
L’invention d’une grammaire de classe par le Parti communiste brésilien, p. 120
Les Ligues paysannes : version critique des travailleurs ruraux, p. 123
Les paradoxes politiques de la loi régularisant la propriété foncière, p. 128
- Occuper, la croix et la Bible en main, p. 129
Droit à la terre et occupation, p. 131
Rattachement à un courant de l’Église, p. 133
Un événement fondateur du MST : l’encruzilhada Natalino, p. 138
- De la lutte collective à un public politique, p. 146

DEUXIÈME PARTIE
L’Assentamento Santa Maria : une communauté politique

4. Quand le terrain construit le chercheur, p. 155
- Le choix d’un terrain d’étude, p. 156
- Condition d’insertion : « Apprivoisement réciproque », p. 157
- Une confiance jamais définitivement acquise, p. 163

5. Constituer la communauté, p. 167
- Fondateurs et fondations, p. 167
Le courage des pionniers, p. 167
L’incarnation du leader politique : Solange Czycza, p. 170
Une socialisation politique précoce : Célia de Sousa Soares, p. 173
Du mépris à l’engagement : Terezinha Gonçalves, p. 176
Dureté d’une vie nouvelle, p. 180
- Des règles pour faire lien, p. 183
- La COPAVI et le MST : une fraternité militante, p. 186
- Récit d’occupation de Santa Maria, p. 188

6. L’action militante. Devenir une famille « élargie », p. 195
- S’engager dans une deuxième famille, p. 199
Avoir le « collectif dans le sang », p. 204
Accepter d’être formé dans les réunions, p. 205
Manger ensemble : confirmer la communauté au quotidien, p. 208
- Étendre la « famille » aux proches, p. 210
Être converti « à la cause », facteur de longévité dans la communauté, p. 214
Le « monde » qui soutient la COPAVI, p. 220
- Se faire reconnaître par le village de Paranacity, p. 222
Agir selon des valeurs civiques et morales, p. 222
Le soutien de l’Église des pauvres et de la municipalité de Paranacity, p. 225
- Résoudre les conflits internes avec l’aide d’un tiers, p. 226
« La lutte politique est importante… mais pas plus que la famille ! », p. 227
« Entre la règle générale et le bien-être de chaque associé », p. 230
Difficulté à sortir de la logique individualiste, p. 233

TROISIÈME PARTIE
L’utopie au quotidien

7. Une culture politique métissée. Personnalisme chrétien et socialisme, p. 243
- Organiser le peuple, valoriser la personne, p. 247
Signes et marqueurs, p. 252
Valoriser la culture populaire, p. 254
Une grammaire affective au fondement de la communauté, p. 257
Faire de l’occupation un acte fondateur, p. 259
- Un Che Guevara non violent, p. 261
- L’utopie en acte : la coopérative, p. 265
- L’œuvre de Paulo Freire : la bible du MST, p. 270
Gestation d’une pensée, p. 271
L’appropriation de la pensée de Paulo Freire par le MST, p. 277
Une école à soi, p. 280

8. L’enchantement par la mística , p. 285
Repères historiques et usages politiques des célébrations, p. 28
- Le sens de la mística, p. 289
Une pratique préexistante au MST, p. 301
Une mística ratée : les limites de la participation du sociologue, p. 304
Rendre visible et sensible l’idéal et l’avenir dans le présent de l’action, p. 306
Une mística célèbre une tragédie, p. 309
- De la mémoire à l’espoir, p. 310
La mémoire collective, une force pour avancer, p. 310
Le pouvoir d’imaginer un autre monde, p. 313

Conclusion Une communauté militante, p. 317
- L’étoffe des cadres, p. 318
- L’occupation de terre, un « rite de passage », p. 320
- Les épreuves quotidiennes au sein de la COPAVI, p. 322
- La régénération de l’engagement politique par la mística, p. 324

Annexe n° 3
Brasilia « ferme la bouche » de l’INCRA, p. 327
Glossaire, p. 329
Cartes, p. 333

Source: http://www.alterinfos.org/spip.php?article5608

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La déferlante des Sans Terre : avril à Brasilia (reportage photo et vidéo)

"Mística", acte poétique et théàtral en hommage aux 19 sans terre martyrs de Eldorado dos Carajás, assassinés par la police. Brasília, occupation du Ministère du Développement Agraire, 17 avril 2012

"Mística", acte poétique et théàtral en hommage aux 19 sans terre martyrs de Eldorado dos Carajás, assassinés par la police. Brasília, occupation du Ministère du Développement Agraire, 17 avril 2012

Alexandre Conceiçao, membre de la Direction Nationale du MST, occupation du Ministère du Développement Agraire, 17 avril 2012

"Mística", acte poétique et théàtral en hommage aux 19 sans terre martyrs de Eldorado dos Carajás, assassinés par la police. Brasília, occupation du Ministère du Développement Agraire, 17 avril 2012

Source : http://www.mst.org.br/node/13193

 

 

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De Zumbi dos Palmares à avril 2012 : la marche irrésistible pour changer le monde, par José Coutinho Júnior

16 ans d’impunité /Grande mobilisation nationale pour exiger reforme agraire et justice. 5 avril 2012.
Par José Coutinho Júnior
De la page internet du MST, www.mst.org.br


Quand je mourrai

Fatigué de la guerre
Je mourrai bien réconcilié
Avec ma terre :
Canne, kaki,
igname, citrouille
Là où seul le vent était semé autrefois
Amplitude, nation, désert sans fin
O Manuel, Miguilim,
Allons-y !
Chico Buarque, « Assentamento » (Unité de production paysanne)

«Mourir réconcilié avec ma terre. »  Malheureusement, un grand nombre de paysans sans terre sont morts sans posséder une terre qu’ils auraient pu appeler « la leur ». En témoigne le massacre d’Eldorado dos Carajas, qui a eu lieu à la BR 155, en 1996, au sud de l’État du Pará, au cours duquel 155 officiers de police ont utilisé des armes à feu contre 1500 paysans sans terre, femmes et enfants compris.

La Police Militaire a assassiné 19 paysans et cela a mis en lumière pour l’ensemble du pays la question de la violence en zone rurale contre ceux qui luttent pour la réforme agraire. Jusqu’à ce jour, personne n’a été puni pour le massacre, et les survivants, mutilés à la fois physiquement et psychologiquement, sont toujours privés de soins médicaux appropriés.

En 2002, le président d’alors, Fernando Henrique Cardoso, a reconnu le 17 avril comme Journée Internationale de la Lutte pour la Terre. Le MST effectue actuellement des journées de lutte, avec occupations, marches et actes à travers tout le Brésil pour exiger du gouvernement qu’il donne la priorité au programme de réforme agraire et honorer la mémoire de ceux qui ont perdu leur vie pour défendre la terre.

« Notre  jour de lutte part tristement du massacre de l’Eldorado dos Carajas. Le latifundio (immense propriété terrienne qui ne produit pas d’aliments) est intrinsèquement violent, il empêche les gens de vivre et de travailler. Ce qui est arrivé à Carajas nous donne la force et la clarté pour lutter, parce que s’il reste des grandes proprietés rurales aux mains de quelques uns, alors les inégalités, la violence et l’absence de démocratie dans les zones rurales vont continuer », dit Jaime Amorim, dirigeant du MST de l’Etat de Pernambuco.

Pour Don Thomas Baldwin, évêque émérite de l’Etat de Goiás, co-fondateur de la Commission Pastorale de la Terre (CPT), « ce jour rappelle la force de la marche des travailleurs qui commence avec Zumbi dos Palmares (photo) et s’étend jusqu’à aujourd’hui dans l’histoire du Brésil. La lutte pour la réforme agraire ne signifie pas seulement d’obtenir un morceau de terre, mais de changer notre pays. La lutte est profonde, large et appelle le changement. »

La terre est là devant nos yeux et face à nos bras, une énorme moitié d’un pays immense, mais les gens ( combien de personnes en fait  ? 15 millions? Plus encore ?) ne peuvent pas la travailler, ni vivre avec une dignité simple que seul le travail peut donner, parce que les descendants de ces hommes voraces qui ont dit autrefois: « Cette terre est à moi», ont rencontré quelques uns de leurs semblables suffisamment naïfs pour croire qu’il suffisait que cela fût dit, et ont entouré les terres de lois qui les protègent, de polices qui les gardent, de gouvernements qui les représentent et les défendent, et d’hommes armés payés pour tuer » (José Saramago).

Seize ans après le massacre, les conflits dans les zones rurales continuent, cette année, trois membres du MST ont été assassinés à Minas Gerais. A Pernambuco, deux autres compagnons du MST sont tombés sous les balles d’hommes armés ces derniers jours.

Jaime croit que la violence contre les paysans est aujourd’hui plus sélective. « Nous avons deux types de violence: la première, perpétrée par des grands groupes de propriétaires de terre qui attaquent les leaders locaux, comme c’est arrivé cette année. La seconde est la violence d’Etat, qui utilise l’appareil judiciaire pour empêcher les gens de regarder vers l’avenir et de discerner la perspective d’une véritable réforme agraire. Le fait d’avoir de nombreux campements qui attendent depuis 10, 15 ans l’expropriation par l’Etat en vertu de la réforme agraire est en lui-même un acte de violence. »

Don Thomas dit que cette violence existe parce que «le gouvernement refuse systématiquement la réforme agraire, en soutenant le discours des grands propriétaires terriens et les entreprises selon lequel « l’agro-industrie est le modèle du progrès« .  » Tous ceux qui s’opposent à ce soi-disant progrès, selon cette logique, sont des obstacles à éliminer.  »

S’y ajoute le rôle des médias, dont les informations reflètent les intérêts des élites alignées sur l’agro-industrie. « La presse a changé sa position: anciennement elle criminalisait le mouvement et la lutte et disqualifiait ses dirigeants. Aujourd’hui, elle essaie d’ignorer les luttes, et la population, privée d’information, perd contact avec ce thème et finit par croire que le  mouvement est dissous ou que la lutte pour la réforme agraire n’est plus importante » explique le leader du MST.

Et si tout d’un coup
Nous ne souffrions plus
La douleur que nous feignons

Et que nous subissons
Si tout d’un coup
Nous échappions
Au fer du suplice
Au son d’une chanson
Alors, je t’inviterai
Pour la fantaisie
De ma guitare
(Chico Buarque – fantaisie)

Pour que la réforme agraire devienne une réalité et le bonheur ne soit plus une simple fantaisie, nous devons lutter. Pour Jaime, «nous sommes ravis par la journée des luttes de cette année, parce que ce sera une démonstration de force. Nous construisons une union plus étroite entre les différentes composantes du mouvement rural, car nous avons tous été attaqués par le même appareil. Nous devons être unis pour lancer un grand cri pour la réforme agraire et contre les grands propriétaires terriens.  »

Le fleuve paysan s’est mis de nouveau en mouvement; des faucilles, des houes et des drapeaux se sont levés dans l’avalanche irrésistible d’espoirs, dans cette rencontre avec la vie – et dans le cri refoulé du peuple sans terre résonne à l’unisson de la clarté d’un nouveau jour : « RÉFORME AGRAIRE, UN COMBAT DE TOUS! » (Sebastiao Salgado).

« Terre », 15 ans.

Les passages en gras et la première photo (noir et blanc) de cet article proviennent du livre « Terre » qui a été publié il ya 15 ans. Le livre se compose de photos du photographe Sebastião Salgado qui traitent de la vie des peuples indigènes et des paysans dans un pays dont les terres ne leur appartiennent pas plus. La préface est de José Saramago, et les chansons de Chico Buarque, dont le CD accompagne le livre. Les trois ensemble, constituent la collection « Terre », créée en 1997. Pour Don Thomas, l’art avec un point de vue politique est fondamental car «les gens qui luttent célébrent, chantent, improvisent en groupes, inventent leurs ballades, leur folklore. La marche du peuple est empreinte de poésie, inspiré par le mystique et le prophétique.  »

Jaime estime que «le MST a toujours produit de la culture, et cela sert de source d’inspiration-, pour tous ceux qui suivent le mouvement depuis l’extérieur, pour que des artistes célèbres s’engagent, soutiennent le mouvement. Mais les moments où l’art est le plus proche de la lutte politique sont les moments de mobilisation. Art, culture, éducation avancent de pair avec le mouvement.  »

Traduction : Prof. Marcos Câmara de Castro

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De Carajas à Pernambuco, contre l’impunité des assassins de travailleurs sans terre au Brésil. Appel aux amis du monde entier.

Cher(e)S ami(e)s

Le 17 avril 2012 nous réaliserons diverses actions pour protester contre 16 ans d’injustices et contre l’impunité persistante des responsables du massacre de Carajas, au cours duquel 19 compagnons de lutte ont été assassinés.

A la suite d’un recours des coupables condamnés lors du premier jugement, le procès dort dans les tiroirs du tribunal Suprême fédéral. Les policiers sont toujours en liberté.

Pour appuyer cette mobilisation nous vous proposons de réaliser une action de solidarité dans vos pays, auprès de l’ambassade du Brésil, et d’envoyer des messages :

– au Président du Tribunal Suprême Fédéral, le Ministre Carlos Pelusso.carlak@stf.gov.br

– au Secrétaire spécial des Droits de l’Homme du gouvernement fédéral, la Ministre  Maria do Rosario, Brasilia.c/o pedro.pontual@sdh.gov.br

– et aux familles des travailleurs vivant actuellement dans l’unité de production « ASENTAMENTO 17 DE ABRIL,  municipalité d’Eldorado dos carajas. État de Pará; c/o Ayala Ferreira.   ayalaferreira@hotmail.com

 Un fraternel abrazo à toutes et à tous
pour le secrétariat national, 
Joao Paulo Rodrigues
Janaina Strnozake
Joao Pedro Stedile

Rappel : Le massacre d’Eldorado dos Carajas

Le 17 avril 1996, à environ 15 heures, la police militaire a débarqué dans un campement de 1.500 travailleurs sans terre au lieu dit de la « Courbe en S» entre Eldorado dos Carajas et Maraba. Sous le commandement du major José Maria de Oliveira, commandant du CIPM 10/1 CIPOMA, deux bus et un camion en provenance de la ville de Parauapebas, avec à bord 68 hommes armés de deux carabines, quatre mitrailleuses, cinquante fusils et de revolvers.

Dans l’autre sens de la route sont arrivés trois autobus de plus. Sous le commandement du colonel Mario Pantoja Colares, commandant du bataillon de police militaire, ont débarqué 200 hommes équipés de mitrailleuses et de revolvers. Aucun des policiers ne portait d’identification appropriée. Ils avaient retiré et laissé dans la caserne la bande de tissu brodé qui les identifie.
Le bataillon de Maraba, commandé par le colonel Pantoja, a fait irruption en lançant des gaz lacrymogènes. Initialement, les travailleurs ont résisté avec des bâtons et des jets de pierres. En entendant les premiers coups de feu, ils ont tenté de s’échapper et de se protéger. Le massacre a duré environ une heure. Dix-neuf travailleurs ont été tués et 69 autres ont été blessés.

Les travailleurs assassinés sont Altamiro Ricardo da Silva (42 ans), Antonio Costa Dias (27 ans), Raimundo Lopes Pereira (20 ans), Leonardo Batista de Almeida (46 ans), José Ribamar de Souza (22 ans), Oziel Alvez Pereira (17 ans), Manoel Alvez de Souza (49 ans) Lourival da Costa Santana (26 ans), Antonio Alves da Cruz (59 ans), Abílio Alves Rabelo (57 años), João Carneiro da Silva, Antonio « Irmão », José Alves da Silva (65 ans), Robson Vitor Sobrino (25 ans), Amâncio dos Santos Silva (42 ans), Valdemir Ferreira da Silva, Joaquin Pereira Veras (32 ans) et João Rodrigues Araujo.

Deux des blessés sont morts peu après : Francisco Divino da Silva et João Batista Penha.

Avril 2012. Les assassinats de Sans Terre continuent au Brésil. 

Ces derniers jours quatres travailleurs sans terre ont été assassinés au Brésil.

Le 23 mars dernier, Antônio Tiningo a été assassiné dans une embuscade alors qu’il se dirigeait vers le campement de l’hacienda Açucena, municipalité de  Jataúba, dans une zone rurale de l’Éat de Pernambuco.

Tiningo était un des coordinateurs du campement installé sur le grand domaine de l’hacienda Ramada, occupé il y a plus de trois ans. A la fin de 2011, bien que mise en production par les Travailleurs Sans Terre, cette hacienda a été rachetée par un entrepreneur du secteur de la confection et de la spéculation immobilière, connu comme  Brecha Maia. Après l’achat des terres, ce grand propriétaire – qui possède d’autres haciendas dans la région – a expulsé illégalement des familles sans aucun mandat de justice ni présence de la police.

Les familles paysannes ont réoccupé la terre en février 2012 et depuis lors le propriétaire a menacé de les expulser par la force, menaçant personnellement plusieurs leaders régionaux dont Antonio Tiningo.

La semaine passée, Brecha Maia avait déclaré qu’il procèderait de gré ou de force à l’expulsion des familles et que cela se ferait le vendredi 23 au plus tard, jour de l’assassinat de Tinigo.

L’assassinat d’Antonio Tiningo est une conséquence de plus de l’inaction de l’État face à la violence et à l’impunité qui règnent dans l’état de Pernambuco. Vu que dans cette région les pouvoirs publics entretiennent des liens étroits avec les grands propriétaires terriens, le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST, http://www.mst.org.br) exige que soit nommé un délégué spécial pour traiter rapidement cette affaire.

La direction du MST a également exigé la présence de l’Ombusdman Agraire National, Dr. Gercino Filho, pour qu’il visite la région afin de dialoguer et de trouver des solutions aux fréquents conflits agraires dans cette zone.

Rassemblement du 2 avril 2012 en mémoire de João Pedro Teixeira, leader paysan assassiné par des hommes de main du grand propriétaire terrien, le 2 avril 1982, sur l'autoroute de Café do Vento, Sapé.

Elizabeth Teixeira, veuve du leader paysan assassiné : “bien que je porte le poids de mes presque 90 ans je lutterai toujours pour la réforme agraire au Brésil, qui n'a pas encore été réalisée"

Traduction : Thierry Deronne

Pour soutenir concrètement le MST dans sa lutte, on peut écrire à Salete Carollo, prointer@mst.org.br

Pour une information continue en français sur les activités du MST : https://mouvementsansterre.wordpress.com/



(Vidéos : ) Mémoire audiovisuelle du Mouvement des Travailleurs Sans Terre du Brésil, en ligne
29 janvier 2012, 10:27
Filed under: Formation, Histoire

L’histoire du Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre du Brésil est en lígne :

Historia del MST

de Víctor Burgos.

Pour accéder à la vidéothèque du MST sur les luttes agraires (on y trouve plus de 150 videos…), le lien est : http://www.armazemmemoria.com.br/cdroms/videotecas/MST/index.htm

Pour accéder à la vidéothèque du MST sur les luttes agraires (on y trouve plus de 150 videos…), voici le lien : http://www.armazemmemoria.com.br/cdroms/videotecas/MST/index.htm

Pour soutenir le MST, on peut écrire à Salete Carollo, prointer@mst.org.br

Pour une information continue en français sur les activités du MST, https://mouvementsansterre.wordpress.com/